Mises sur pied dans les localités de Yoyo et de Mbiako, ces instances impliquant les communautés dans la gouvernance des aires protégées et des pêcheries, marque une étape historique pour la conservation et le développement durable du Parc National de Douala-Édéa.
L’une des directives de 2024 du Cameroun pour l’implication des communautés locales dans la gestion des zones protégées est mise en œuvre. Deux Comités Riverains de Gestion Participative (CRGP) ont été officiellement créés et élus dans les communautés côtières de Yoyo et Mbiako, deux localités du département de la Sanga maritime dans la région duLittoral. C’est le fruit d’un processus qui a duré plus d’un an, impliquant plusieurs organisations non gouvernementales telles que Environnemental Justice Foundation (EJF), Cameroon Wildlife Conservation Society (CWCS) et des administrations publiques à l’instar des ministères en charge des Forêts et de la Faune et des pêches.
Ces instances comprenant 10 membres chacune, sont constituées des représentants issus de divers groupes sociaux, y compris des pêcheurs étrangers, des femmes, des jeunes et des chefs de village. Ces comités viennent donner aux populations locales un pouvoir direct de décision sur les ressources halieutiques dont elles dépendent. Une étape historique pour la conservation et le développement durable du Parc National de Douala-Édéa, commente son conservateur. « L’installation officielle des Comités Riverains de Gestion Participative symbolise l’engagement du Cameroun à impliquer les communautés locales dans la protection de ses ressources naturelles. Pour les membres élus des CRGP, cette installation n’est pas une fin, mais le début d’une nouvelle ère, où les communautés prennent en main leur destin écologique », a indiqué Kenneth Mvondo.
À Yoyo comme à Mbiako, les femmes sont leaders assurant la vice-présidence des CRGP. Ces comités vont concrètement surveiller l’extraction illégale et servir de médiateurs entre les communautés et les institutions publiques. Dans le même temps, ils orienteront les décisions locales concernant les restrictions de pêche saisonnières, afin de garantir la reproduction et la pérennité des populations de poissons. « Les populations locales sont les mieux placées pour protéger leurs pêcheries et leurs écosystèmes, et avec le bon soutien, elles deviennent de puissants gardiens de l’océan. Ces comités sont un modèle de gouvernance inclusive, plaçant au cœur de la gestion ceux qui vivent au plus près de ces pêcheries vitales », explique Steve Trent, Directeur général et Fondateur de EJF.
Pour la surveillance participative des pêches, ces comités vont utiliser des outils modernes, tels que l’application DASE développée par EJF pour documenter les cas présumés de pêche illégale. Les habitants reçoivent des téléphones et une formation pour prendre des photos géolocalisées, qui sont téléchargées dans une base de données nationale accessible aux autorités. L’initiative fait partie de l’outil mondial de gouvernance participative des pêches financé par l’UE.