Patronat. Ce que peut apporter Ecam à la fusion  

Promotion du made in Cameroon, structuration et accompagnement des PME, organisation industrielle… zoom sur les acquis que ce mouvement patronal  pourra mettre au service de l’union avec le Gicam.

Une centrale patronale  sera opérationnelle au Cameroun dès janvier 2024.  C’est l’échéance fixée par le  Groupement Inter-patronal du Cameroun (Gicam) et Entreprises du Cameroun ( Ecam) après la validation du traité de fusion par leurs assemblées générales respectives. Si pour le Gicam, son poids sur l’économie est indéniable, pour Ecam d’aucuns semblent voir une petite organisation qui n’attend que tirer profit  de l’association avec le  plus grand  mouvement patronal du pays. Mais au-delà de la disparité en taille, Ecam pourrait apporter une expertise qui est celle d’une organisation maîtrisant et défendant les problématiques des TPE, PME et PMI depuis 15 ans.

Un chiffre d’affaires de 1, 120 milliards FCFA

 Le poids économique d’Ecam n’est pas négligeable. En chiffres, ce mouvement revendique plus de 40 000 emplois créés,  une contribution aux recettes fiscales estimée à 11%,  pour  85 milliards de FCFA d’impôts.  L’organisation pèse pour 15% au PIB  avec un chiffre d’affaires de 1, 120 milliards de FCFA. Constitué de plus  de 400 membres, Ecam est représenté au sein  de  plus de 30 institutions et entreprises, notamment dans le conseil d’administration de la CNPS, de l’Agence de promotion des PME, de la banque des PME, du comité de pilotage du DACC avec l’Union Européenne etc.  Depuis 2008, ce mouvement spécifiquement dédié aux PME revendique  plusieurs activités phares parmi lesquelles PMEXchange,  un évènement d’envergure  qui a déjà permis de réunir 120 entreprises et  institutions,  4216 visiteurs autour des problématiques de la PME. « Personne ne nous y attendait lorsque, par une dissidence, un schisme, nous créions ce mouvement. Vous avez su lui donner un contenu, une direction, une perspective. Vous avez fait d’ECAM autre chose qu’une dissidence. Tout seul depuis 2008, nous avons obtenu de belles avancées. Ensemble, grâce à votre volonté, votre engagement, nous avons pu créer cette plateforme de reliance, de formation, de réseautage, de réflexion, de  lobbying pour les PME. Nous avons ensemble, grâce à votre incroyable détermination, réussi à offrir à notre pays le plus grand événement pour les PME pmexchange », déclare Protais Ayangma, président d’Ecam aux adhérents lors de l’AG le 12 juillet dernier à Douala.

Promotion du patriotisme économique

 Ecam s’est engagé à donner une voix aux PME / TPE / PMI. A travers notamment la formation de ses membres,  le mouvement travaille à rendre les PME locales compétitives.  En plus d’encourager le made in Cameroon de manière globale, Ecam a également fait de l’entrepreneuriat féminin un axe important de son déploiement.  Ceci grâce à ECAM au Féminin, une section créée en 2019. Un autre chantier majeur est celui de l’Entrepreneuriat jeune à travers ECAM SE et Ecam Diaspora. Sur tous ses aspects, Ecam revendique une maîtrise des enjeux, défis et perspectives. Les diverses activités organisées jusqu’ici visent à renforcer le tissu productif  camerounais et donner  la priorité aux produits locaux. «   Notre économie locale est faible. Il  suffit de voir ce que nous importons,  ce que  cela nous coûte en termes de devises et les crises cycliques que nous traversons tous les 10 ou 15 ans. Ce que nous entreprenons en droite ligne avec la SND30 c’est de renforcer notre production locale et donc l’industrialisation de notre économie. Mais l’option que nous privilégions à Ecam, c’est de développer les Petites et Moyennes Industries. Ce n’est pas de nous engager dans des gros projets. C’est vraiment de disséminer à travers le pays de petites unités de transformations proches des bassins de production », explique Eric Ngah Eloundou, un administrateur d’Ecam.

Structuration des PME

Un projet majeur que pourra mettre Ecam au service de la future centrale patronale est la structuration des PME par filières.  Il est question de regrouper les PME par secteurs d’activités jugés à fort potentiel. Le projet s’inscrit dans la dynamique d’un programme d’accompagnement des PME.  A travers cette approche, les entreprises pourront ainsi bénéficier plus aisément des facilités du gouvernement ou des opportunités de financement. Ce programme qui a été élaboré sur la base de plusieurs études pourra être utile dans le nouveau patronat.  « Le problème de nos PME en général, est un problème d’organisation industrielle. L’organisation au niveau interne et externe  des entreprises et notamment les relations clients fournisseurs d’un bout de la chaîne à un autre. Ce qu’Ecam propose désormais c’est de pouvoir enregistrer dans la plateforme qui a été créée à cet effet, les PME et les structurer en filière. Cela veut dire que dès lors que vous êtes enregistrés, ou que l’on enregistre les produits ou les activités que vous réalisez, vous êtes automatiquement affiliés dans une chaine de valeur. Et à partir de là on peut instruire vos dossiers d’appui technique, dossiers d’appui financier dans la même plateforme. C’est ce qui va nous permettre par la suite d’aller discuter avec les banquiers pour pouvoir défendre les demandes de financements, les demandes d’appui technique auprès du gouvernement ou des partenaires au développement, la mise en relation avec les grandes entreprises pour ce qui est des commandes ou des contrats commerciaux, la mise en relation avec les fournisseurs d’intrants, etc », explique Eric Ngah Eloundou.

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