Nous traversons actuellement une période particulièrement propice, marquée par des prix élevés au niveau mondial, ce qui offre de nombreuses opportunités à nos membres pour tenir leurs engagements pris dès 2019, à savoir augmenter le revenu des petits producteurs. Cela est absolument essentiel. Cet objectif est au cœur du programme d’action stratégique 2019-2024.
Cette semaine, nous espérons, et je suis convaincu que cela sera le cas, approuver le prochain plan d’action stratégique 2025-2029, qui réitérera cet objectif primordial : l’atteinte d’un revenu décent. J’apprécie ce mot « décent ». En espagnol, on dit « digne ». Pour les producteurs, cela est absolument essentiel. Il n’y aura pas de durabilité du secteur si nous n’avons pas une économie cacaoyère florissante, avec des producteurs qui peuvent vivre dignement de leur travail et de la vente de leurs produits. Cet objectif était déjà au cœur des discussions lors de la Conférence mondiale de Bruxelles, organisée il y a exactement un an, en avril 2024. Le thème principal de cette conférence était « Payer plus pour un cacao durable », un thème qui établissait le lien crucial entre les prix et la durabilité. Je pense qu’il est essentiel de rappeler encore et encore que les prix et la durabilité sont les deux faces d’une même médaille. Les prix dépendent de l’offre et de la demande. Concernant l’offre, nous avons abordé les difficultés à prévoir la production.

L’autre aspect fondamental est le développement de la consommation. Les marchés traditionnels de consommation, comme l’Europe et l’Amérique du Nord, sont saturés. C’est pourquoi une expansion des marchés est essentielle. Comme vous l’avez justement mentionné, l’Asie constitue clairement le continent du futur. L’Indonésie, la Malaisie et Singapour représentent déjà des partenaires clés : ce sont les seconds clients de la Côte d’Ivoire après l’Europe, avant les États-Unis, ainsi que du Ghana et de l’Équateur. Une industrie de transformation se développe pour répondre à une consommation croissante. Les géants tels que la Chine, et surtout l’Inde, sont cruciaux pour absorber potentiellement des centaines de milliers de tonnes de cacao grâce à leur classe moyenne en pleine expansion et disposant d’un pouvoir d’achat croissant. Ces économies émergentes joueront, selon moi, un rôle central dans l’expansion des marchés.
Un point qui me tient particulièrement à cœur : l’accès au marché. Il est impératif d’améliorer cet accès, notamment dans les grandes zones de consommation. L’accès au marché américain et européen est en partie entravé par des droits de douane, mais aussi par des mesures plus insidieuses qui ne sont pas des tarifs mais qui sont des réglementations. Ces obstacles non tarifaires sont essentiels à aborder. Nous discuterons, lors du conseil, du groupe de travail sur la sécurité alimentaire qui vise à protéger la santé des consommateurs et des producteurs. Il ne faut pas oublier que les pesticides affectent en premier lieu ceux qui les appliquent, puis ceux qui les consomment.
Néanmoins, il faut également être vigilant face à la multiplication des réglementations sanitaires et phytosanitaires concernant les toxines, les métaux lourds et les huiles minérales. Toutes ces menaces représentent des défis sérieux pour l’accès au marché et seront un point clé lors du Conseil.
Je veux bien commenté