De l’avis de certains agents de la fonction publique, le processus de paiement des crédits auprès de certains départements ministériels constituait pendant longtemps une entrave à la mise en oeuvre de certaines activités. Ce qui avait un impact significatif sur l’atteinte des objectifs de performance. Il fallait donc fluidifier le circuit en créant de nouvelles paieries spécialisées auprès des départements ministériels concernés. C’est en tout cas ce qui justifie la création, le 11 juin dernier, par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, de nouvelles pairies. L’arrêté y relatif porte en effet sur la création de 16 paieries ministérielles. La plupart d’entre elles, apprend-on des sources du Minfi, sont assignataires des opérations d’au moins deux départements ministériels. D’après des sources au ministère des Finances, la création de ces paieries « s’inscrit dans la dynamique décongestionnement du circuit de la dépense en général et de la paierie générale du Trésor en particulier ». D’après les mêmes sources, l’objectif final de cette décision est de « parvenir à un ratio d’un payeur pour chaque département ministériel ». « A travers ce texte, nous pourrons désormais avoir accès à des ressources financières dans les délais raisonnables pour nos différentes interventions sur le terrain », explique Bertrand P, cadre d’administration au ministère de l’Eau et de l’Energie. Pour Jean-Claude P, cadre contractuel au ministère de la Fonction Publique, « cet arrêté est salutaire en ce sens qu’il vient faciliter l’activité des dépenses auprès des départements ministériels sans avoir besoin de toujours recourir au ministère des Finances. Nous gagnons en temps et c’est bénéfique pour l’accomplissement de nos différentes activités ».
Eclatement des circonscriptions financières
L’autre texte signé par le ministre des Finances, est relatif à l’éclatement des circonscriptions financières de Yaoundé et de Maroua. D’après les mêmes sources au Minfi, ce texte « s’avérait impérieux au regard du volume élevé de leurs opérations et postes comptables rattachés, lesquels sont deux, voire trois fois supérieures à ceux des autres circonscriptions financières ». Selon les mêmes sources, cette situation a continuellement exposés ces circonscriptions financières à un risque élevé de non-maîtrise de leurs différentes opérations pouvant donner lieu à des fraudes diverses. Toujours selon ces sources, la signature de ces textes s’inscrit dans la poursuite de la mise en oeuvre de la réforme de la comptabilité publique, telle qu’organisée par la loi du 11 juillet 2018, portant régime financier de l’Etat et des autres entités publiques. Aussi, poursuivent ces sources, cette réforme vise à « aligner notre système comptable aux standards internationaux. Elle entend aboutir à terme, à l’aménagement d’un réseau comptable dont la forte déconcentration doit permettre de satisfaire à l’exigence de production des comptes patrimoniaux au niveau de chaque département ministériel et de certification des états financiers de l’Etat par la juridiction financière agissant en qualité de commissaire aux comptes pour les entités publiques ». Il va sans dire que le nouveau cadre ainsi mis en place, devrait, selon des experts du Minfi, « garantir la transparence dans l’exécution des opérations budgétaires, l’instauration du contrôle interne comptable au niveau de chaque département ministériel en vue de la maîtrise des risques liés à l’exécution du budget, à la tenue des comptes, au maniement des fonds publics et à l’éradication des mauvaises pratiques dues à une très forte concentration des opérations dans un seul poste comptable ».
Par Junior Matock ( Défis Actuels 488)