Management du football : Abdouraman Hamadou engage la guerre contre Gianni Infantino

Infantino, la nouvelle cible d'Abdouraman

Le président d’Etoile filante de Garoua a saisi les fédérations affiliées à la FIFA et le Conseil de l’instance, pour « dénoncer les agissements » du patron du football mondial.

Dans une correspondance signée du 16 novembre 2021 ayant pour objet «Dénonciation des agissements du président de la FIFA », et adressée aux fédérations affiliées à la Fédération internationale de football association (FIFA) et au Conseil de l’instance, Abdouraman Hamadou appelle les destinataires à « un encadrement des prérogatives et des activités du président de la FIFA qui, une fois élu, se comporte comme le propriétaire de la FIFA et utilise la FIFA pour assouvir ses ambitions politiques au détriment du développement des footballs africains et probablement d’autres footballs dans le monde. Il fait preuve de déloyauté envers les membres de la FIFA qui sont les vrais propriétaires de la FIFA, en usant de tous les moyens pour imposer et protéger à la tête des associations, des dirigeants notoirement corrompus dans l’unique but de s’assurer leur loyauté sans faille». Au sujet singulièrement de la crise qui secoue le football camerounais, et globalement, de l’intrusion du patron de l’exécutif du football mondial, dans les affaires internes des fédérations africaines.

De long en large, le président de l’Etoile filante de Garoua dénonce le maintien par la Fédération internationale de football association (FIFA) à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), de Séidou Mbombo Njoya dont l’élection a pourtant été annulée par une sentence du Tribunal arbitral du sport (TAS) le 15 janvier 2021. Dans un contexte où Gianni Infantino, le président de la FIFA, se trouvait en visite au Cameroun. C’est que, par voie de correspondance au secrétaire général de la Fécafoot au lendemain de cette décision, Fatma Samoura, la secrétaire générale de la FIFA, avait décidé du maintien du prince Bamoun à la tête de la Fécafoot. Profitant ainsi d’une issue créée par le TAS dans le point 235 de la sentence, l’administration de la FIFA avait confié la « transition » à l’exécutif élu en décembre 2018 et donc le mandat venait d’être annulé, après deux années de procédure. Et c’est là qu’Abdouraman accuse le TAS de rouler pour Infantino. « Curieusement, sans que la question ait été débattue dans la procédure, le TAS, dans ses motifs,…a suggéré à la FIFA de laisser l’exécutif annulé rester en poste pour organiser un nouveau processus électoral», souligne-t-il.

« Crime organisé »

Le président d’Etoile filante de Garoua rappelle qu’en le faisant, le président de la FIFA viole l’article 19 des Statuts de la FIFA, qui reconnaît deux modes de désignation des dirigeants en chef de ses fédérations membres, l’élection et la nomination. Selon le destinateur de la lettre du 16 novembre 2021, Infantino n’agit pas ainsi seulement au Cameroun, mais le fait dans plusieurs fédérations africaines, dont la Côte d’ivoire, la Guinée, le Tchad, Madagascar et le Kenya. La Confédération africaine de football (CAF) même n’y échappe pas. L’homme y avait placé Ahmad Ahmad pour évincer Issa Hayatou, juste pour un mandat, avant de positionner Patrice Motsepe. A chaque fois, Infantino a piloté personnellement la campagne électorale. Avant la chute d’Ahmad, le patron de la FIFA avait réussi à placer la CAF sous-tutelle de la FIFA, sous la coordination de Fatma Samoura, la secrétaire générale de la FIFA. Plus tard, Veron Mosengo, l’ex chef de la division Afrique des associations membres de la FIFA, deviendra le secrétaire général de la CAF. Et Abdouraman Hamadou de conclure à une « colonisation» de l’Afrique par le successeur de Sepp Blatter. Pour son seul intérêt.

Face à tous ces « agissements », l’auteur de la lettre (qui est ampliée au CIO et au CIAS), demande au Conseil de la FIFA et aux présidents des fédérations membres, une révision de l’article 8 des Statuts de l’instance. Afin de recadrer le président qui l’use pour « prendre le contrôle des fédérations et d’y installer par la suite des présidents dociles et malléables». Bref, il faut « sauver la FIFA », qu’il voit comme « une organisation dont le fonctionnement s’apparente à celui des milieux du crime organisé».

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