jeudi, mars 27, 2025
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Lutte contre l’insalubrité: Un marché de 78,5 milliards pour la gestion des ordures à Douala

La Communauté urbaine de Douala vient de lancer un appel d’offres international pour recruter des entreprises à qui elle souhaite confier la collecte, le transport et le traitement des ordures ménagères, ainsi que le nettoyage des rues, places publiques et marchés.

La ville de Douala, poumon économique du Cameroun, est confrontée depuis des années à une gestion approximative des ordures ménagères. Avec une production quotidienne de 2 700 tonnes de déchets, dont seulement 1 800 tonnes sont collectées chaque jour, la métropole est enlaidie par l’insalubrité croissante. Pour y remédier, la Communauté urbaine de Douala (CUD), sous l’égide de son maire, Mbassa Dine, vient de lancer un appel d’offres international ouvert (AOI) pour la collecte, le transport et le nettoyage des ordures ménagères. Ce marché, d’un montant total estimé à 78,5 milliards de FCFA, est divisé en quatre lots, chacun couvrant des zones spécifiques de la ville.

LES DÉTAILS DE L’APPEL D’OFFRES

L’appel d’offres, publié récemment, vise à recruter des entreprises nationales et internationales, ainsi que des groupements d’entreprises, pour assurer plusieurs prestations clés. Ces dernières incluent la fourniture de bacs métalliques (de 9m³, 16m³ et 20m³), la collecte et le transport des ordures ménagères vers les centres de transfert et les décharges de Ngombè et Nyalla PK10, ainsi que le balayage et le nettoyage des rues, places publiques et marchés de la ville.

 En outre, les entreprises sélectionnées devront mener des campagnes d’information, d’éducation et de communication pour sensibiliser les populations à la gestion des déchets. L’appel d’offres est structuré en quatre lots distincts, chacun correspondant à une zone géographique précise de Douala. Le lot n°1 couvre les communes d’arrondissement de Douala 1er et Douala 2ème. Il inclut la collecte et le transport des ordures ménagères, ainsi que le nettoyage des rues, places publiques et marchés. Il comprend également la gestion et l’exploitation du centre de transfert de Youpwe. Le coût prévisionnel de ce lot est de 23,9 milliards de FCFA.

Pour le lot n°2, l’entreprise qui sera recrutée va se déployer dans la commune d’arrondissement de Douala 3ème. Les mêmes prestations que le lot 1, mais avec la gestion et l’exploitation du centre de transfert de Nyalla PK10 pour un coût prévisionnel est de 20,5 milliards de FCFA. Le lot n03 est dédié à la commune d’arrondissement de Douala 4ème. Il inclut la collecte et le transport des ordures ménagères, ainsi que la gestion et l’exploitation du centre de transfert de Bonaberi. Le coût prévisionnel s’élève à 12,6 milliards de FCFA. Quant au lot n°4, ce dernier couvre la commune d’arrondissement de Douala 5ème. Il inclut la collecte et le transport des ordures ménagères, ainsi que le nettoyage des rues, places publiques pour un coût prévisionnel de 21,4 milliards de FCFA.

DÉFI FINANCIER

Si cet appel d’offres représente un espoir pour l’amélioration du cadre de vie à Douala, la question du financement reste un point d’achoppement. Depuis plusieurs années, les difficultés de paiement des prestations de collecte ont entraîné des tensions entre l’État et les entreprises en charge du ramassage des ordures. Hysacam, principal opérateur actuel, avait déjà alerté sur le problème du manque de moyens.

« Le problème n’est pas le nombre d’opérateurs. Tant que les questions de financement ne seront pas résolues, qu’il y ait une ou plusieurs entreprises, elles feront toutes face aux mêmes difficultés. Les activités de ramassage des ordures nécessitent des équipements mécanisés, qui consomment du carburant et mobilisent du personnel qui doit être rémunéré à la fin du mois », souligne une source interne à l’entreprise.

Pour surmonter cet obstacle, le gouvernement camerounais a mis en place un mécanisme de financement basé sur un droit d’accises spécial. Instauré en 2022, ce droit représente 0,5 % de la base imposable de toutes les marchandises importées, à l’exception des importations en franchise. Les fonds collectés sont centralisés par le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (Feicom), qui les redistribue aux collectivités territoriales décentralisées, dont la Communauté urbaine de Douala. Cependant, des tensions de trésorerie au niveau du Compte unique du trésor retardent régulièrement la distribution régulière de ces fonds, ce qui pourrait compliquer la tâche des entreprises retenues.

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