L’UE fixe de nouvelles règles sur les produits issus de la déforestation

Les contrevenants pourraient payer des amendes allant jusqu’à 4% de leur chiffre d’affaires.

Fin 2022, le parlement européen a adopté la loi anti-déforestation interdisant l’importation dans la zone de l’Union européenne (UE), des produits issus de la déforestation.  Les produits concernés étaient au départ constitués du soja, de la viande de bœuf, l’huile de palme, le bois, le cacao, le café, ainsi que certains produits dérivés comme le cuir, le chocolat et les meubles.  Le caoutchouc a ensuite été introduit sous la pression de certaines ONG à l’instar de Greenpeace.  Les parlementaires avaient ainsi élargi la gamme de produits concernés. Ce qui a particulièrement visé le Cameroun où la culture de l’hévéa est citée comme un facteur majeur de la déforestation. Le pays a  perdu l’équivalent de 183 km2 de forêt en 10 ans. Soit  3 fois la surface Yaoundé.

Ce mois d’avril, un nouvel aménagement a été apporté sur cette loi par le parlement européen. La loi indique qu’un importateur  dont les produits tomberont sous le coup de l’interdiction, sera refoulé du territoire européen.  Il sera par ailleurs exposé à payer des amendes pouvant aller jusqu’à 4% du chiffre d’affaires réalisé en Europe par l’opérateur ou le négociant concerné. La mesure concerne les forêts asiatiques, africaines ou américaines.  La loi applicable pour tout produit cultivé après le 31 décembre 2019. « Quand vous allez importer, par exemple du café ou du chocolat dans l’Union européenne, vous allez devoir montrer qu’il n’est pas issu d’hectares qui ont  récemment fait l’objet de déforestation. Les douaniers Européens vérifieront en regardant les photos satellites des coordonnées qui ont été procurées, si oui ou non, il y avait une forêt tropicale à l’endroit d’où est issu le café ou le chocolat », précise Pascal Canfin, Eurodéputé Renew, et Président de la Commission Environnement au Parlement de Strasbourg. 

 « Ce n’est qu’un premier pas », commente Greenpeace.  Pour cette ONG,  la nouvelle directive  exclut des écosystèmes tels que la savane, et  omet de viser les banques européennes qui financent des projets destructeurs de forêts.  Mais c’est tout de même une avancée à encourager. Car, le  World Wild Fund for nature (WWF) souligne que l’Europe a contribué, via ses importations, à environ 16% de la déforestation mondiale. Les deux tiers proviennent de la culture du soja et d’huile de palme. 

Le Cameroun quant à lui concentre environ 40% de ses produits de rente vers l’Union Européenne. Le pays est  à ce jour engagé dans un processus de révision de ses procédures de culture et d’exportation des agrumes,  ainsi que sa réglementation contre la pêche illicite et non-déclarée.

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