Quel est l’objectif principal du processus d’agrément au régime préférentiel communautaire ?
Du processus d’agrément au régime préférentiel communautaire, cela peut concerner la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ou la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). Il s’agit de textes communautaires régissant la libre circulation des biens au sein de l’espace communautaire. Cependant, il est essentiel de s’assurer de l’origine de ces biens. Ce processus d’agrément contribue ainsi à vérifier qu’il s’agit bien de produits industriels fabriqués au sein de la communauté. Dès lors que cette preuve est apportée à travers un dossier documenté préparé par chaque État, celui-ci est soumis aux instances de la CEMAC ou de la CEEAC, qui statuent en connaissance de cause. Une fois l’agrément délivré, il confère le droit d’accéder à l’espace communautaire sous-régional sans avoir à acquitter le moindre droit ni à rencontrer d’obstacles administratifs. C’est là toute la philosophie et l’essence de cet exercice. Aujourd’hui, nous évoluons vers une nouvelle dynamique : la mise en place d’un marché unique continental, appelé zone de libreéchange continentale (Zlecaf). Certains pourraient alors s’interroger sur la pertinence des agréments au niveau des sous-régions. Il s’avère que ce processus s’appuie sur des ensembles sous-régionaux, appelés Communautés économiques régionales (CER), qui constituent la base de la construction de cette zone de libre-échange. Ainsi, les agréments jouent également un rôle de facilitation d’accès à ce marché continental en offrant un privilège aux entreprises qui en sont titulaires : celui du statut d’opérateur économique agréé. Ce statut leur dispense de la justification systématique de l’origine de leurs produits, ce qui constitue un avantage stratégique. La mise en place de cette zone de libre-échange vise à favoriser les entreprises africaines et les produits africains, d’où l’importance de la certification de l’origine des marchandises. Grâce à un agrément, comme ceux délivrés ce matin à sept entreprises pour un total de 128 produits, ces entreprises n’auront plus à se soumettre aux contraintes des justifications d’origine. Elles bénéficieront ainsi d’une longueur d’avance sur leurs concurrents, qui devront encore s’acquitter de ces formalités, tandis qu’elles seront déjà présentes sur le marché. Ce privilège représente un avantage comparatif décisif et déterminant, leur permettant d’occuper rapidement le marché, pendant que d’autres seront encore absorbés par les démarches administratives.
Quelle directive essentielle le ministre a-t-il adressée aux nouvelles entreprises bénéficiant du régime différentiel ?
Ce sont des opérateurs économiques, ils savent ce qu’ils doivent faire. Ces armes qui leur sont offertes, c’est à eux de produire plus. Vous savez, nous sommes dans la sous-région, je parle sous le contrôle du représentant résident de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). Nous sommes moins de 40 à 50 millions au sein de la CEMAC. C’est un marché certes important, mais ce n’est pas un marché extrêmement grand. Et la projection des entreprises, c’est de conquérir des espaces beaucoup plus vastes. Dans ce cas précis, la zone de libre-échange continentale africaine leur offre un marché de 1,3 milliard de consommateurs. Donc, c’est un marché qui compte, je veux dire, oui. Si je me permettais un exemple, même si, comme on dit, comparaison n’est pas raison, l’Europe est considérée comme un grand marché, mais elle compte moins de 460 millions de consommateurs. Alors, imaginez l’Europe que nous considérons comme un grand marché mondial : ce n’est même pas la moitié de ce qu’offre la zone de libre-échange continentale africaine. Prenons les États-Unis. Les États-Unis d’Amérique comptent 330 millions de consommateurs. Cela montre qu’il n’y a pas d’ordre à donner à nos opérateurs économiques. Ils savent ce qu’il faut faire maintenant : produire, c’est pouvoir vendre. Là, ils peuvent produire autant qu’ils veulent, ils sauront vendre parce que le marché existe. Et c’est en cela qu’il faut saluer l’acte pris par nos chefs d’État en créant cette zone de libre-échange continentale africaine. C’est une vision extrêmement futuriste.
Quelle opportunité unique la zone de libre-échange continentale africaine offret-elle aux jeunes Africains ?
Je crois que ce message doit être compris par notre jeunesse. Les jeunes prennent la mer pour immigrer vers l’Europe ou l’Amérique. Pour aller faire quoi ? Alors que tout est ici. La zone de libre-échange continentale africaine leur offre une opportunité unique de créer des richesses sur place et d’améliorer leurs conditions de vie sans avoir à partir. Ils n’ont plus besoin, avec cet espace, de s’expatrier. D’ailleurs, je parie sur un renversement des tendances : ce sont les autres qui vont immigrer en Afrique. Ce ne seront plus les Africains qui iront en Europe ou en Amérique, mais désormais les Américains et les Européens qui viendront en Afrique. Alors faisons attention, ne leur laissons pas cet espace. Nous devons l’occuper nous-mêmes, de manière prioritaire. Stop à l’immigration sans raison. Nous avons le potentiel, nous avons le marché. Le marché est synonyme de développement : développement économique des États, développement humain, développement social et développement individuel. Nos chefs d’État ont fait ce qui était de leur devoir. À nous de prendre la suite.