10 février 2024-10 février 2025. Un an jour pour jour que Paul Biya a annoncé avoir repris la sélection nationale A de football. Au bilan, le Premier sportif est fier de son option : « M’adressant à vous l’année dernière dans les mêmes circonstances, peu de temps après notre difficile campagne lors de la Coupe d’Afrique des nations en Côte d’ivoire, je vous assurais que nous allions renouer avec la victoire. Notre brillante qualification pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations, qui se déroulera au Maroc, illustre bien ce que notre jeunesse, qui ne manque pas de talent, est capable d’accomplir, avec de la discipline et des efforts acharnés», salue-t-il. Alors, « je voudrais en votre nom à tous, adresser mes sincères félicitations à nos valeureux Lions indomptables ainsi qu’à leurs encadreurs», poursuit-il. Avant de leur « demander d’aller de l’avant, de continuer à apporter joie et fierté au peuple camerounais et à servir d’exemple à notre jeunesse». Une rhétorique qui a avait disparu de ses discours il y a plusieurs années, alors que le Cameroun sur le plan du football, traversait une période de disette. Paul Biya avait cessé de citer les Lions indomptables en modèles pour la jeunesse. Et quand il a eu l’occasion d’évoquer le sport dans ses adresses à la jeunesse, le football et notamment les Lions indomptables avaient disparu de son langage.
Le temps des lauriers est de retour, et Paul Biya peut repenser aux Lions indomptables. Lui qui, face à la crise de performances et managériale qui secouait le football national, a cru devoir jouer une partition importante, en reprenant le contrôle de la sélection nationale. Le 10 février 2024, Paul Biya annonçait que « le gouvernement et tout particulièrement le ministère en charge des sports, ont reçu des instructions claires sur le sujet», celui de la réorganisation de la gestion de la sélection nationale. «Je sais l’importance que vous accordez au football…l’Etat dans le contexte difficile qui est le nôtre, consent de lourds sacrifices financiers à cet égard. Il est donc en droit d’exiger une meilleure organisation et de meilleurs résultats», avait-il dit.
Marc Brys
Et quelques temps après, Narcisse Mouelle Kombi le ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), engageait le recrutement d’un nouveau staff la tête des Lions indomptables. Après l’expiration le 28 février, du contrat de Rigobert Song Bahanag. Depuis lors, la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) et le Minsep se déchirent aux yeux du monde, sur le contrôle de la sélection nationale. Marc Brys a été recruté contre la résistance de la Fécafoot. En face, si Samuel Eto’o a concédé ce poste principal, en parallèle, le président de la Fécafoot a néanmoins nommé des collaborateurs au technicien belge. Les deux staffs ont fonctionné dans un cafouillage, avant une refonte. Le gouvernement qui a profité d’une faille dans les textes, pour procéder au recrutement d’un nouveau staff, est droit dans ses bottes. Et même la Fifa n’a pas pu sauver son membre, signataire en 2015, d’une convention avec l’Etat, qui accorde la possibilité à l’Etat de pouvoir mettre à la disposition de la fédération un staff d’encadrement des Lions indomptables. Dans un contexte de guerre ouverte entre l’Etat et la Fécafoot, les Lions indomptables, prunelle des yeux de Paul Biya, ont pu se qualifier, là où les autres sélections nationales, restées sous le contrôle de la Fécafoot, assistent en spectateurs à leurs différentes compétitions (9 sur 11 en tout). Paul Biya peut se féliciter d’avoir su trouver la thérapie idéale contre le mal qui minait le football national et principalement l’équipe nationale fanion. Lui qui, en faisant le constat d’échec du football camerounais, avait souligné que «la victoire n’est pas toujours le fait du hasard. Elle exige certes du talent, mais aussi du courage, de la discipline, de l’organisation et un travail acharné». Un an après, le président de la République est fier de son engagement personnel dans la gestion des Lions indomptables. Lui qui a, entre temps, fait confier la gestion financière aussi à l’Etat. Libérant définitivement les Lions indomptables d’une Fécafoot à problèmes et qui l’avait pris en otage.