Liberté d’expression : Christophe Bobiokono et Irène Mbezele échappent à Kondengui

Le directeur de publication de Kalara et sa collaboratrice Irène Mbezele ont reçu un mandat d’incarcération ce jour.

Christophe Bobiokono et Irène Mbezele passeront la nuit dans leurs domiciles respectifs. Le directeur de publication d l’hebdomadaire Kalara et son reporter étaient pourtant aux portes de Kondengui ce jour. Le procureur en a décidé autrement, après une folle journée qui a vu les deux journalistes passer une bonne partie de leur temps entre la Division régionale de la police judiciaire et le Parquet. Dans la suite de leur condamnation à deux ans de prison le 20 décembre 2019, et de dommages pécuniaires, pour avoir été condamnés dans le cadre de l’affaire qui les oppose à l’honorable Dr Fotso Fostine Kamdem.

Convoqué par le procureur dans le cadre de l’exécution des mandats d’incarcération émis à leur encontre à cette occasion donc et jamais exécutés, les journalistes ont été entendus à la police avant d’être déférés devant le procureur du tribunal de Première instance de Yaoundé, centre administratif. Pour en apprendre de la charge qui pèse sur eux dans le cadre du procès qui les a opposés à Dr Fostine Fotso, ex député et avocate au barreau du Cameroun. « Nous avons été condamnés, et ce jour-là il était question d’u paiement de deux millions et demi et un million et demi respectivement ; mais ici on apprend aujourd’hui que nous avons 5 millions cent mille francs à payer », dénonce le directeur de publication de Kalara. En plus, « depuis la condamnation, nous n’avons jamais été notifiés, alors que nos avocats ont payé tous les frais exigibles, mais nous n’avons jamais été notifiés de la sentence. Et nous sommes régulièrement ici », regrette Christophe Bobiokono. Dans l’entourage des deux journalistes, on voit une main noire qui essaie de faire taire ce journal spécialisé dans l’information juridico-judiciaire. « Ils commettent des forfaits et ne veulent pas être éclaboussés », commente-t-on, le ton moqueur.

L’affaire portait sur des confidences entre l’honorable Fotso et des procès, sur le fonctionnement de la justice camerounaise. Conversation dont l’enregistrement laissait entendre des procès dont les verdicts sont dictés par des personnalités tierces au tribunal. Ce que le journal a dénoncé par la voix d’Irène Mbezele. L’avocate que des sources disent proches du ministre de la Justice, garde des sceaux, n’a pas digéré cette « dénonciation » et a saisi le tribunal, accusant le journal kalara et son reporter de « diffamation et outrage à corps constitués« . Au terme d’une procédure dont la conduite a régulièrement été dénoncée par les accusés, ces derniers ont été condamnés à deux ans de prison avec sursis, avec mandat d’incarcération. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce rebondissement ce jour.

Si les deux journalistes perdent la partie, ils sont encore engagés dans une autre affaire dans laquelle ils attaquent à leur tour l’honorable Fotso Fostine, entre autres pour corruption. Mais « depuis des mois, l’affaire n’est pas enrôlée« , font-ils observer. Autant dire que le « match judiciaire » devrait se poursuivre.

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