Seuls la compétence et un traitement respectables feront l'affaire

Joseph Antoine Bell disait souvent que le talent ou la compétence n’a pas de nationalité, ni de race. Refusant de ramener la question de l’entraîneur national de football du Cameroun à un sectarisme en rapport avec la couleur de la peau. Cet éternel contestataire de l’ordre établi et régnant dans la maison du football du Cameroun a des raisons de défendre cette posture. En effet, le talent n’a pas de nation, et ne connaît pas de frontière. Sur les 36 staffs qui se sont succédé à la tête des Lions indomptables, 11 ont été camerounais. En dehors de la commission technique qui a officié entre 1960 et 1965, ce sont exactement huit Camerounais qui ont déjà été portés à la tête de la sélection fanion, fut-il le temps d’un intérim. Et une évaluation laisse voir que, les années fastes du Cameroun ne sont l’exclusivité d’aucune race. Ainsi, Raymond Fobete remportera les premiers jeux d’Afrique centrale en 1970, là où le Français Colona n’a pas laissé de traces indélébiles. Autant Jean Vincent inaugura positivement la Coupe du monde pour le Cameroun (Espagne 1982), et que les Russes Radivoje et Nepomniachi donnèrent sa première Can (1984) et une Coupe du monde mémorable (1990) au Cameroun, autant la seule médaille d’or arrachée à l’échelle mondiale par le Cameroun est obtenue sous Jean Paul Akono. Autant tous les trophées de la Can sont l’ouvre d’expatriés, autant les exploits des sélections inférieures sont signés de locaux (Can U17 masculines 2003 et 2019, jeux africains 2011 dames, …).

La seule différence restée constante est le peu de moyens financiers accordés aux techniciens locaux lorsqu’ils sont aux affaires. Leur statut de fonctionnaires très souvent brandis pour leur refuser des salaires à la taille de ceux de leurs concurrents européens pourraient peut-être justifier la différence. Toujours est-il qu’il est souvent fait le reproche aux entraîneurs locaux de ne pas se « vendre chers ». Le premier technicien Vert-rouge-jaune à avoir signé un contrat sous les couleurs nationales est François Omam-Biyik. Peut-être parce que l’ancien Lion indomptable n’est pas fonctionnaire ?

Quoi qu’il en soit, « les grandes nations ciblent de bons techniciens et vont à leur encontre leur proposer l’offre », aime à rappeler Fabien Bobo, analyste de football. En clair, le Cameroun, fort de son pedigree sur la scène internationale, devra s’arrimer à la donne internationale. Faute d’avoir pu donner à sa direction technique nationale le pouvoir ou du moins un droit de regard sur l’équipe nationale A, le Cameroun devra se mettre à la hauteur qui lui sied. Et surtout, donner un sens au concept de professionnalisme. Une exigence qui ressort des différentes complaintes des joueurs, souvent amenés à faire grève pour se faire comprendre. A cet effet, l’entraîneur libre dans l’exercice de ses fonctions, devra demeurer le seul maître de la tanière, entouré d’assistants qu’il s’est choisis, et « qui sont des collaborateurs plutôt que des adjoints », souligne Anicet Koung, entraîneur de football.

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