La diversification de l’économie comme solution de sortie de crise

Cette stratégie repose sur la multiplication des filières à forte valeur ajoutée pour l’économie, le tout porté par des « champions nationaux », dans le but de juguler la crise économique qui sévit dans le pays depuis 2014.

« Diversification de l’économie et transformation locale des produits ». Tel est le thème qui avait guidé les échanges entre Louis Paul Motaze, alors ministre de l’Economie, et les opérateurs économiques. C’était au siège du Groupement Inter Patronal du Cameroun (Gicam) du 20 au 21 février 2018. Ainsi, prenant la parole devant les opérateurs économiques, Louis Paul Paul Motaze invitait ceux-ci à investir dans la transformation locale des produits et la diversification, car, selon lui, tels étaient les solutions devant permettre au Cameroun de faire face avec efficacité à la crise qui secoue le pays depuis 2014.

LA DIVERSIFICATION DE L’ECONOMIE

Dans ses multiples sorties, celui qui était alors ministre de l’Economie, invitait les uns et les autres à se tourner vers la diversification de l’économie. Au cours de son discours inaugural au siège du Gicam en février 2018, Louis Paul Motaze a insisté sur le sujet en invitant les acteurs du secteur privé à se poser les questions suivantes : qu’arriverait-il si après les trois ans que dureront le Programme Economique avec le Fonds Monétaire International, les causes qui ont amené le Cameroun à la crise, perdurent ? Allons-nous nous installer de manière permanente dans un programme avec le Fonds Monétaire International (FMI) ? Suite à ce questionnement, Louis Paul Motaze, indiquait comme solution, la nécessité de « changer les conditions qui ont conduit le Cameroun à la crise ». En optant pour « une diversification plus accrue de l’économie camerounaise ». C’est-à-dire « la multiplication des filières et produits à forte valeur ajoutée dans l’économie ». D’ailleurs, dans une interview accordée au journal parisien Le Point en 2017, Louis Motaze affirmait sans ambage que « le Cameroun doit sa résilience à la diversification de son économie ».

Et dans cette logique, expliquait-il, le secteur privé a un rôle déterminant à jouer en tant créateur de la richesse. Mais pour que le pari de la diversification soit tenue, martelait Louis Paul Motaze, il fallait mettre sur pied des « champions nationaux », à l’effet de limiter durablement les effets pervers de la crise.

LA CONTRIBUTION DES CHAMPIONS NATIONAUX

En son temps, Louis Paul Motaze, relevait que la mise sur pied des champions nationaux constitue une piste très importante devant permettre au Cameroun de résoudre la crise économique. Elle devrait traduire, insistait-il par le « volontarisme de l’Etat », c’est-à-dire allé au-delà des constats, en sélectionnant des secteurs clés ou le Cameroun doit être fort, un leader mieux, une locomotive. Il s’agit, avait-il expliqué, de voir quelles sont ces entreprises qui peuvent être les « champions nationaux ». Louis Paul Motaze, définissait alors  un « champion national » comme étant « une entreprise camerounaise, leader dans son secteur d’activité, capable d’avoir un déploiement à l’international, qui est innovante, compétitive et offensive, et dont l’objectif de développement   est en cohérence avec la politique   mise en œuvre au niveau national ». Il était donc question, poursuivait-il, « de choisir quatre à cinq filières ou groupe de produits pour développer une spécialisation. Ou alors d’inciter une filière porteuse et en faire le champion national ».

Pour ce faire, trois secteurs avaient été sélectionnés à savoir l’agriculture, les technologies de l’information et de la communication et les services d’appuis. Les filières à développer étaient quant à elles, le bois, le coton textile-confection, le cacao et le café. Dans le secteur des services d’appuis, le choix avait été porté sur le transport aérien, la filière banque finance, tourisme, santé, etc. Pour joindre l’acte à la parole, l’un des champions nationaux qui fait aujourd’hui la fierté du Cameroun est sans doute l’entreprise Neo Industry, dont la capacité de transformation des fèves de cacao est estimée à 32000 tonnes. Ceci démontre une fois de plus que contrairement aux Etats de la sous-région, le Cameroun n’est pas pétrole dépendant, il a la capacité à s’appuyer sur d’autres produits pour minimiser l’évolution en dents de scie des cours de l’or noir sur le marché international.

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