Jean Brice Ozouf : « ce qui me définit c’est l’action et l’inaction est ma pire ennemie».

 Camerounais d’origine, l’entrepreneur ne cesse d’investir pour offrir à tous un environnement socio-économique pouvant faire sortir la jeunesse africaine de la facilité et du chômage.

Aujourd’hui, l’un des rares Camerounais de son clan à investir dans la finance, Jean Brice Ozouf, à penser allier finance et social. Car son intérêt pour l’action sociale ne peut qu’atteint via des investissements importants. En effet, le jeune camerounais de la Diaspora a pensé concrétiser des projets de développement durable ceci dans le but de toucher tous les secteurs de la vie. Cela facilitant l’intégration de tous dans ces projets.

Dès son plus jeune âge, alors qu’il vivait encore dans son Cameroun natal, Jean Brice avait un rêve d’enfant peu commun : créer son entreprise. Un désir notamment lié à ses racines. « Je suis issu d’une famille d’entrepreneurs, ma maman avait un business qui modeste, mais porteur», qui m’a permis d’être ce que je suis aujourd’hui. Comprendre que l’entrepreneuriat est un peu dans son ADN.

Il faut noter Jean Brice a atteint son objectif en lançant sa boîte : C-GIFT, une entreprise donc l’optique est de promouvoir les valeurs africaines, répondre aux besoins des plus démunis, lutter contre la pauvreté et la réduction du taux de chômage. C’est ainsi, qu’il obtient l’agrément de C-GIFT finance qui est une microfinance qui aidera sûrement la jeunesse à prendre son envol grâce à des projets porteurs. Bien que déjà en pleine activité dans la région parisienne, le déploiement de C-GIFT d’ici le premier trimestre 2023, prévoit d’avoir « 2 millions de clients en 2022 ; la création de 1 000 emplois directs au Cameroun. Ceci à travers des valeurs d’innovation, de solidarité et d’équitabilité ».

Entretien avec le promoteur

Qui est Jean Brice Ozouf ?

Je laisse le soin à chacun de se faire sa propre opinion de moi. Jean Brice d’hier ce n’est pas celui d’aujourd’hui. Je suis une construction en perpétuelle évolution. Ce qui me définit, c’est l’action et l’inaction est ma pire ennemie. Sinon j’ai grandi entre un milieu très strict d’un camp militaire (Etoudi) et un environnement ouvert qui se situe entre les quartiers Mvog-ada et Essos, dans la capitale Yaoundé. Les rivalités entre le TKC et Canon. En somme, je sais manier rigueur et flexibilité quand il le faut !

Comment arrivez-vous dans l’entrepreneuriat ?

Pas par hasard, car j’ai eu un modèle qui est ma mère. Une femme dynamique qui le soir pouvait tenir un commerce de poisson braisé et le matin tenir un beignet-haricot (BH).

Votre parcours professionnel

À la base, je suis d’abord un littéraire. J’ai un bac lettre philosophie. L’essentiel de ma scolarité s’est effectuée dans l’enseignement confessionnel, de la maternelle au secondaire. Je suis donc loin d’être un pur produit de la Finance. Ma carrière professionnelle a d’ailleurs commencé à la fondation des orphelins d’Auteuil où j’ai travaillé comme moniteur éducateur. C’est après cet épisode que j’ai compris l’importance de l’inclusion financière dans la lutte contre l’exclusion sociale. Ma carrière en banque va commencer à la Banque Postale dont on connaît le rôle historique pour la bancarisation des plus fragiles en France. La Banque Postale m’a façonné dans mon approche sociale du métier de banquier.

Une carrière bancaire débutée après l’obtention d’un BTS Banque option marché des particuliers, d’un CQP de conseiller financier obtenu au CFA Stephenson et l’université de la Poste, d’un bachelor en Gestion de Patrimoine, d’une licence professionnelle en droit option banque, d’un master en ingénierie financière… Société Général, le groupe Crédit Agricole ou enfin PSA Banque.

En fait, cette dernière entreprise m’a fait prendre conscience de la place même du noir dans la société française. L’importance de contribuer au développement de l’africain. C-GIFT est par conséquent une synthèse de ma vie.

Camerounais de la diaspora, pourquoi penser à investir dans son pays à travers la finance et la culture ou encore le sociale ?

Camerounais de la Diaspora, en soit ne veut pas dire grand-chose. Je suis une synthèse d’un monde qui a besoin de rêver, d’une jeunesse qui a besoin de s’engager. De croire à un autre monde, un monde où chacun trouvera sa place, ne se sentira pas exclu parce qu’il est africain, juif, femme, jeune, vieux en somme différent.

 La Finance, la culture, le social sont des notions liées, voilà pourquoi je ne puis faire autrement. J’ai eu une bonne partie de mon enfance à Mvog Ada! Ce quartier de la ville de Yaoundé, c’est la joie, c’est cette grande majorité des camerounais qui tous les matins se disent est ce que je vais trouver à manger ce jour, est ce que je pourrais payer la scolarité à mes enfants, est ce que je pourrais me soigner si je suis malade, est ce que je peux sortir le soir en toute sécurité, mais qui sort le même soir pour faire la fête au carrefour de la joie !

Qui ne connait pas les temples de la culture qui a été le parisien, Lido, Pakita, Escalier ?

Et vous savez quand j’allais à Douala, c’était new bell. Mvog Ada ou New bell, ce sont aussi leurs marchés.

Combien de projets jeunes avez-vous soutenu au Cameroun ?

Je pense qu’on ne devrait pas quantifier son engagement. Ce ne serait pas respectueux pour les personnes bénéficiaires, je préfère les laisser eux-mêmes communiquer s’ils le souhaitent. Mais sachez que la jeunesse est une priorité dans mes engagements, car elle représente l’avenir. Un jeune sans espoir est un risque pour toute la société.

Que pensez-vous de l’emploi-jeune au Cameroun et quel est votre part dans la lutte contre le chômage ?

Ce que je pense de l’emploi-jeune est résultante de ce que je pense du système éducatif. Pourquoi dans un pays en voie de développement on construit surtout des lycées généraux ? Est-ce qu’on travaille automatiquement avec le baccalauréat L ou la licence en droit après obtention de ce diplôme ? Mais est ce que le Cameroun a besoin de bon cuisinier, des logisticiens, des ingénieurs en informatiques, des artisans pour développer des PME transformatrices des produits locaux et qui peuvent exporter et réduire le déficit commercial de nos pays hors matières premières ? En clair, je pense que nous devons sortir de la logique de formation à un diplôme pour une logique de formation à un métier. En clair plus de lycées professionnels, moins de lycée généraux, plus d’universités technologique…

Joël Godjé Mana

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.