samedi, juillet 27, 2024
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Inscriptions sur les listes électorales : la suspecte quête de légalité d’Elecam en diaspora

Le directeur général des élections a annoncé la reprise des inscriptions à l’extérieur du pays, mais en taillant des conditions au-delà du cadre réglementaire.

«…Nous allons être précis, parce que, à la diaspora, ne doivent s’inscrire que les Camerounais qui le sont, pas des binationaux. Pour qu’on le fasse, nous allons demander ceci : le Camerounais résidant à l’étranger doit prouver qu’il est Camerounais par sa carte consulaire, qu’il a le passeport, qu’il a la carte de résident qui montre qu’il est bien établi dans le territoire. C’est clair. La loi dit ceci : la personne installée à l’étranger doit remplir toutes les conditions pour être inscrit. Et la résidence en fait partie ». Erik Essousse, le directeur général des élections à Election’s Cameroon (Elecam) a cru avoir rappelé le cadre réglementaire des inscriptions des Camerounais de l’étranger sur les listes électorales. Il ne suffira donc pas seulement de présenter une carte consulaire.

Une litanie de critères qui certes semble ordinaire pour un citoyen établi à l’étranger ; mais qui ne cadre pas toujours avec le cadre légal en vigueur. En effet, le décret du 8 août 2011 fixant les conditions d’application de la loi N°2011/013 du 13 juillet 2011 relative au vote des citoyens camerounais établis ou résidant à l’étranger (la présidentielle en l’occurrence), prévoit en son article 6, alinéa 1, que « pour s’inscrire sur une liste électorale, le citoyen camerounais établi ou résidant à l’étranger doit présenter une carte consulaire en cours de validité ». Rien de plus. Mais le patron technique de l’organisation des élections au Cameroun va au-delà.

Une diaspora frondeuse

Ce qui peut nourrir des soupçons dans un contexte où Elecam fait l’objet d’accusations de ne pas vouloir adhérer à la campagne d’inscriptions massives sur les listes électorales. Et la diaspora camerounaise de plus en plus nombreuse, qui est réputée être particulièrement frondeuse envers le régime de Yaoundé, réclame en vain depuis plusieurs années son droit de s’inscrire sur les listes électorales. Une situation dure depuis 2019 et Elecam est resté muet face aux plaintes. Cabral Libi’i le président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) rapportait déjà en début d’année qu’en diaspora, il est dit que les kits d’enrôlement sont en panne. « Nous aurions dû être dans la diaspora au début de l’année, mais il y a eu un certain nombre de problèmes qu’il fallait adresser, pour être sûr qu’en allant à la diaspora, nous n’aurons pas d’autres problèmes », reconnaît Erik Essousse au cours de sa communication du 29 avril dernier. Après avoir avoué que « nous avons des kits de première génération depuis 2013, qui sont de très bonne qualité, qui ont été confectionnés par le premier DG, Sani Tanimou, qui nous donnent entière satisfaction. Ce sont ces kits-là que nous continuons d’utiliser aujourd’hui. On a aussi des kits de 2ème génération, qui nous ont posé quelques soucis parce que leur technicité ne donne satisfaction». Les inscriptions reprendront certainement, mais il faudra montrer patte blanche.

Assurances

De plus en plus acculé, et au moment où la campagne massive d’inscriptions sur les listes électorales engagée par l’opposition et des leaders d’opinion, emporte l’adhésion populaire, l’organe en charge de l’organisation des élections, a indiqué que tout est rentré à la normale. « Tout à l’heure j’ai discuté avec certains ambassadeurs, celui de Bruxelles notamment, vis-à-vis de l’agitation, qui nous dit que nos équipes sont là et que d’ici quelques jours, on va commencer les inscriptions. Celui de Paris aussi a fait savoir que nos équipes seront là demain. Celui d’Afrique du Sud m’a dit qu’on est en train de travailler », annonçait-il lundi dernier. Assurant que « c’est lancé dans la diaspora et nous allons faire en sorte que tout s’y passe bien ».

Au passage, Erik Essousse annonçait qu’Elecam a acquis de nouveaux kits, ainsi que des imprimantes. Et donc que la reprise de la production des cartes gelée depuis 2020 est imminente.

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