jeudi, décembre 5, 2024
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Infrastructures routières: Les CTD veulent 30 milliards de FCFA pour réhabiliter les voiries en 2025

Cependant, les prévisions du ministère de l’Habitat et du Développement Urbain (Minhdu), inscrites dans le Cadre de dépenses à moyen terme (CDMT) 2025-2027, révèlent que pour le prochain exercice budgétaire, seulement 8 milliards de FCFA seront alloués à ce secteur

Le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat) a récemment publié les Cadre de dépenses à moyen terme (CDMT) 2025-2027, outil de programmation qui permet aux administrations de coordonner les dépenses publiques sur plusieurs années. Selon le Minepat, ce cadre pluriannuel est essentiel pour aligner les politiques de développement avec la gestion budgétaire, facilitant ainsi un suivi rigoureux des budgets.

Dans ce document, le ministère de l’Habitat et du Développement Urbain (Minhdu) rappelle que l’année 2025 sera singulière, marquée par un calendrier électoral chargé. «Pour cette année, au regard des enjeux sociopolitiques liés aux échéances électorales, il est apparu évident pour le Minhdu de renforcer les ressources pour réhabiliter les voiries des villes de Douala et Yaoundé», précise le ministère.

UN FOSSÉ ENTRE BESOINS ET FINANCEMENTS DISPONIBLES

 En concertation avec les communes, le Minhdu a estimé les besoins pour la réhabilitation des voiries à 30 milliards de FCFA en 2025. Or, cette enveloppe s’avère irréaliste dans le contexte actuel : «Près de 8 milliards de FCFA seront effectivement consacrés à l’amélioration des services de voirie, bien en deçà des 30 milliards nécessaires», affirme le Minhdu dans le CMDT, en précisant par ailleurs qu’il faudrait au minimum 130 milliards de FCFA pour résoudre durablement le problème de dégradation des voiries dans les grandes villes.

LES PROJETS ENVISAGÉS POUR 2025

Toutefois, malgré ces limites, le Minhdu compte lancer plusieurs chantiers prioritaires dès 2025. Parmi ces derniers figurent, des travaux de désengorgement de la pénétrante nord de Yaoundé, avec une enveloppe de 3,7 milliards de FCFA, et la réhabilitation de la voie reliant le Carrefour Oilibya à Omnisport, estimée à 2 milliards.

En parallèle, des fonds seront alloués à l’entretien des voiries d’environ soixante communes, à hauteur de 5,1 milliards. Le CDMT détaille également des projets d’aménagement de la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen et la réhabilitation de certaines routes dans des villes comme Bandjoun, Nanga-Eboko, et Bamenda.

LA GESTION DES DÉCHETS, UNE PROBLÉMATIQUE PERSISTANTE

 Au-delà des infrastructures routières, la gestion des ordures ménagères continue de poser de sérieux défis dans les grandes agglomérations, notamment à Yaoundé et Douala. Le Minhdu est conscient de l’urgence de ce problème, malgré les faibles ressources disponibles pour le résoudre. «Yaoundé et Douala « villes propres » pourraient n’être qu’un slogan creux sans une véritable stratégie d’assainissement», constate le ministère dans le CDMT.

A en croire ce département ministériel, les difficultés financières persistantes compliquent les efforts d’assainissement, «malgré les subventions de l’État, logées au ministère des Finances, et les droits d’accises collectés par le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (FEICOM)». Selon le Minhdu, les communes rencontrent de plus en plus de difficultés à mobiliser les fonds nécessaires, et le ministère, bien que chargé des questions d’assainissement, ne dispose d’aucun levier pour agir directement.

Dans ce contexte, il envisage «une approche plus proactive pour 2025, mobilisant des ressources d’appoint pour des opérations en régie et visant à renforcer les actions de nettoyage des points critiques dans les grandes villes». L’insuffisance des moyens financiers alloués au ramassage des ordures dans la ville de Yaoundé a toujours constitué l’un des principaux points d’achoppement entre les prestataires et l’Etat. Selon des chiffres dévoilés par Jean-Pierre Ymele, le directeur général de Hysacam, lors d’une réunion de concertation organisée le 11 juillet 2023, la ville de Yaoundé a besoin d’un minimum de 15 milliards de FCFA chaque année, pour assurer le ramassage des ordures. Cependant, pour ce service, le gouvernement ne débourse que 4 milliards par an, laissant le soin aux collectivités territoriales décentralisées de régler l’autre partie de lanote. Toutefois, les retards accusés par l’Etat dans la mise à disposition de sa quote part, ainsi que les tensions de trésorerie au niveau de la communauté urbaine de Yaoundé paralysent régulièrement le secteur. «Tous les travaux, que ce soit les travaux routiers ou de gestion des ordures, sont fait par la mairie de la ville sur fonds propres. Leur financement dépend également du compte unique du Trésor, où vous pouvez avoir une provision, mais vous ne pouvez pas en bénéficier du fait des tensions de trésorerie. C’est ce qui fait que si vous ne payez pas ces entreprises, pour qu’elles aussi puissent payer leur personnel, il y a des moments de fatigue, et même des moments de débrayage, que vous avez trouvés» a récemment indiqué Luc Messi Atangana, le maire de la ville de Yaoundé.

LE BLOCAGE DE LA PASSATION DES MARCHÉS

Les efforts pour améliorer la gestion des déchets à Yaoundé sont également entravés par les lourdeurs administratives. En juin 2024, la Communauté urbaine de Yaoundé a lancé un appel d’offres international pour un contrat de gestion des ordures d’un montant prévisionnel de 61,8 milliards de FCFA, réparti en quatre lots couvrant les sept communes de la ville.

Cependant, la procédure, complexe et longue, n’a pas encore abouti à la sélection de nouveaux prestataires, bien que la date limite de soumission ait été prolongée jusqu’en septembre 2024. En attendant la finalisation des contrats, les entreprises précédemment en charge de la collecte des déchets continuent d’opérer à titre provisoire, malgré l’expiration de leurs contrats fin 2023. Luc Messi Atangana, maire de Yaoundé, a exprimé sa frustration face aux délais de contractualisation, qui ralentissent la mise en œuvre d’un service de collecte efficace, au détriment de la qualité de vie des habitants

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