samedi, septembre 14, 2024
spot_img
spot_img
AccueilA LA UNEIndustrie musicale : symphonie de talents, cacophonie de revenus

Industrie musicale : symphonie de talents, cacophonie de revenus

L’industrie musicale camerounaise, malgré son immense potentiel, est confrontée à de nombreux défis. Pour donner une nouvelle dynamique à cette filière des Industries culturelles et créatives (ICC), certains acteurs se sont concertés pour faire un état de lieu pour mieux amorcer l’industrialisation de la musique.

La musique camerounaise est riche, mais son musicien est pauvre », décriait le pianiste, arrangeur et chanteur Julius Essoka dans une tribune intitulée « Pour sortir des 12 plaies de la musique camerounaise ». Décédé le 26 juin 2021 à Douala, l’artiste s’indignait du fait que « ce pays (le Cameroun, Ndlr) produit parmi les meilleurs artistes de ce monde sans conservatoires ni écoles de musique dignes de ce nom, voilà ce qui est scandaleux !». Dans cette réflexion publiée en août 2019, il poursuivait en disant : « Et je m’avancerais à dire que si notre musique était structurée, elle ferait des envieux au-delà de nos frontières ».

Pour apporter des solutions à cette préoccupation, le Conseil Camerounais de la musique (CCM) a initié « Les chantiers musicaux ». Une initiative qui donne « un nouvel élan pour l’industrie musicale », souffle Didier Toko, président du CCM. En effet, ce projet a pour objectif de restructurer le secteur. Pour cela, les acteurs et professionnels locaux du quatrième art ont bénéficié d’une série de formations à Douala et Yaoundé. Le renforcement des compétences dans leurs domaines respectifs vise à enrichir les pratiques locales et à accélérer le développement de l’industrie musicale camerounaise.

Mais avant cela, l’association a fait un diagnostic de l’univers musical à l’échelle nationale. À en croire les résultats de l’étude livrée dans le cadre des « Chantiers musicaux », l’informel prédomine dans l’industrie musicale camerounaise. Selon le CCM, 89% des professionnels de la musique œuvrent dans la production d’œuvres musicales, tandis que seulement 6% sont impliqués dans la diffusion et 5% dans la promotion.

Pourtant, avec plus de 15 000 artistes, ce secteur recèle un potentiel économique considérable. Les données statistiques d’internet pour 2024 révèlent un paysage numérique en pleine mutation au Cameroun. Le taux de pénétration d’internet s’élève à 43,9%, soit 12,73 millions d’internautes, et 5,05 millions d’utilisateurs de médias sociaux, soit 17,4% de la population totale estimée à plus de 28 millions d’habitants. « Imaginez le potentiel en termes d’apport économique, il faut juste encadrer tout ça », souligne le musicien Richard Eboa, mettant en lumière l’immense potentiel économique de la filière musicale camerounaise. En outre, la gestion collective des droits d’auteur, assurée par la Société civile camerounaise de l’art musical (SOCAM), est sujette à controverses. De nombreux artistes critiquent vivement son fonctionnement. Ils pointent du doigt un manque flagrant de transparence dans la collecte et la distribution des redevances, ainsi qu’une inefficacité chronique dans la protection de leurs œuvres.

spot_img
LIRE AUSSI

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

EN KIOSQUE

spot_img

LES PLUS RECENTS