Guerre en Ukraine. Les solutions de la Cemac pour préserver ses économies

Adoption d’une stratégie communautaire d’import substitution, des lois de finances rectificatives, le renforcement du pouvoir d’achat des ménages…sont énoncées comme des mesures pouvant limiter le choc des conséquences de la crise ukrainienne dans la sous-région.

Après deux années de lutte contre le covid, de nouveaux chocs liés à la guerre entre la Russie et l’Ukraine sont apparus alors que les Etats de la Cemac s’efforcent de consolider la reprise.   Cette nouvelle situation a entrainé la flambée des prix des matières premières agricoles et énergétiques, avec une incidence sur les prix des produits alimentaires mais aussi le fonctionnement des entreprises et les finances publiques des Etats. Et ce, alors que sur les six pays de la Cemac, cinq sont producteurs de pétrole.  Les ministres de l’économie et des Finances de la sous-région viennent de se pencher sur les conséquences de cette guerre en Ukraine sur les économies de la zone. Réunis à Douala dans le cadre de la 16 eme session de la cellule de suivi du Programme des Reformes économiques et Financières de la cemac (Pref Cemac), ils ont évoqué la nécessité de prendre des mesures pour limiter les répercussions de cette crise sur les économies des Etats.   Pour ces ministres, et d’autres cadres de la Cemac, les tensions inflationnistes telles qu’observées actuellement avec des conséquences sur le panier de la ménagère ont toujours un effet récessif sur l’économie nationale.  Pour donc amortir le choc de cette guerre, les membres du comité de pilotage du Pref Cemac ont décidé de plusieurs mesures à prendre.

Il est question d’adopter des lois de finances rectificatives ; de mettre en place des mécanismes pour renforcer le pouvoir d’achat des ménages les plus vulnérables. L’autre solution proposée est de subventionner les produits pétroliers dont les prix ont été maintenus malgré l’augmentation des cours internationaux mais aussi d’adopter une stratégie sous régionale d’import substitution pour développer davantage le commerce entre les Etats et permettre de consommer les produits locaux.   Sur ce point, les membres du comité de pilotage du Pref Cemac ont validé les conclusions d’une étude qui avaient déjà été faite en rapport avec l’import substitution. Il s’agit entre autres d’adopter des mesures législatives et réglementaires permettant de donner la préférence aux produits locaux régionaux, d’harmoniser la fiscalité dans la sous-région et supprimer certains prélèvements et taxes appliqués sur le riz, viande et le poisson.

En dehors de la crise ukrainienne, les cadres de la Cemac ont aussi évoqué la récurrente question des projets intégrateurs. L’on apprend que sur les 12 projets, 4 sont en phase de démarrage. « Le financement est bouclé, les accords ont été signés entre les institutions internationales et les Etats concernés., Les équipes de projets sont sur le terrain et  ce que l’on attend c’est le lancement des appels d’offre pour recruter  des entreprises qui vont procéder à la réalisation de ces quatre projets », souligne Michel Cyr Djena, secrétaire permanent du Pref Cemac. Il ajoute qu’il y a des projets qui seront exécutés en mode PPP pour alléger le poids sur les trésoreries nationales. Ils portent sur la construction de deux ports secs et d’un barrage situé entre le Cameroun et le Congo.

Cette session a par ailleurs eu comme particularité, la présence des représentants de la Banque mondiale qui sont intervenus sur son appui à la mise en œuvre de la matrice révisée du Pref Cemac 2021-2025, notamment sur le développement du capital humain.

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