Tenue dans un contexte de crise, la réunion prévue le 02 juin dernier à Douala était fermée à la presse nationale.
Le Groupementinter-patronal du Cameroun (Gicam) a pratiquement fermé ses portes à la presse nationale le 02 juin dernier. L’Assemblée Générale ordinaire convoquée plusieurs jours auparavant et très attendue par l’opinion publique nationale compte tenu du contexte, s’est déroulée à huis clos. Les médias rendus au siège du Gicam pour en assurer la couverture ont été priés de quitter les lieux. Seuls les médias à capitaux publics ont pu avoir accès à la salle mais uniquement pour suivre la séquence consacrée aux échanges avec le Directeur Général des impôts, invité spécial. Roger Athanase Meyong Abath, nommé en mars dernier, faisait ainsi sa première sortie officielle au Gicam.
La presse privée locale a manqué ces moments de dialogue entre le patron de l’administration fiscale et le secteur privé. Le choix du Gicam d’ouvrir uniquement ses portes aux médias gouvernementaux met en évidence la méfiance du patronat vis-à-vis du contexte actuel. Cette attitude pour certains observateurs contribue d’ailleurs à renforcer le climat de tensions, laissant croire que le Gicam ne souhaite pas parler ouvertement de la crise qui sévit en son sein. Car, même si cette assemblée Générale Ordinaire avait pour ordre du jour, la présentation du rapport des activités du conseil d’administration et du rapport de gestion, ainsi que du rapport du commissaire aux comptes, il reste évident que la presse locale n’aurait pas manqué d’interroger les acteurs sur la question de fusion qui fait la une de l’actualité.
Il y a quelques jours, le président du Gicam a annoncé que le traité de fusion avec Entreprises du Cameroun (Ecam), a été approuvé « à la majorité » lors du conseil d’administration du 30 mai dernier. Célestin Tawamba a également indiqué dans une lettre adressée aux adhérents, qu’une assemblée générale extraordinaire est convoquée le 11 juillet 2023 pour statuer en définitive sur cette fusion qui divise. Au sein du Gicam, plusieurs voix contestent la forme de cette initiative. Les contestataires, tout en saluant la volonté d’unir les organisations patronales, ne souhaitent pas voir disparaître le label Gicam. Ils redoutent aussi une manoeuvre du président Tawamba pour rester à la tête du patronat du fait que les statuts actuels ne lui permettent pas de se representer. L’enjeu est donc désormais autour de la question de fusion-création ou de fusion-absorption. La prochaine assemblée générale prévue le mois prochain devra trancher.