- Emmanuel Macron reconnaît »des pages glorieuses, heureuses, de construction commune » dans le passé commun entre le Cameroun et la France, »mais il a aussi eu des moments douloureux, tragiques». Interpellé en conférence de presse au sujet du contentieux historique entre la France et le Cameroun lors de sa visite officielle au Cameroun, le président français n’a pas cru devoir reconnaître les crimes commis par la France au Cameroun. « C’est aux historiens de faire la lumière sur le passé », pense Emmanuel Macron. »Il faut continuer à écrire cette histoire et essayer de l’écrire ensemble», propose-t-il. « C’est pourquoi ce que je souhaite, c’est que nous puissions avoir et lancer ensemble un travail conjoint d’historiens camerounais et français qui pourraient ainsi avoir accès à la totalité de nos archives», a-t-il indiqué. A cet effet, le dernier successeur du général De Gaulle à préféré proposer au Cameroun une »commission conjointe » constituée d’historiens auxquels on adjoindra des artistes, pour revisiter les archives afin de se déterminer. Et pourtant, l’homme reconnaît que « des historiens se sont penchés sur ce passé ; ils nous disent qu’un conflit a eu lieu. Le mot guerre est employé… ».
- Dans cette optique, «je prends ici l’engagement solennel d’ouvrir nos archives en totalité à ce groupe d’historiens conjoints qui nous permettront d’éclairer ce passé sur des situations individuelles sur des périodes que vous évoquiez et pour qualifier très précisément les choses », a-t-il assuré. Avec l’espoir de démêler l’écheveau. Afin de pouvoir ressortir «l’implication de la France, le rôle aussi des autorités camerounaises de l’époque avant et après l’indépendance » sur ces événements au cours desquels « choses se sont mêlées sans doute plus que vous ne l’avez dit, mais avec une gravité et une responsabilité qu’il convient d’établir factuellement », souligne-t-il. Et d’insister : « L’intégralité des archives françaises seront ouvertes« .
- En clair, les victimes des massacres des forces françaises en pays Bassa et Bamileke n’auront pas droit à de la repentance de la part des Français, encore que l’ancienne puissance tutélaire de l’ex Cameroun oriental n’est pas encore prête à reconnaître le rôle de son pays dans ces événements sombres de l’histoire du Cameroun. Les réparations sont alors à renvoyer dans les profondeurs d’un futur incertain. Ainsi, la mémoire des Um Nyobe, Ernest Ouandie, Félix Moumie, Ossende Afana,…continuera d’être piétinée par leurs tortionnaires.
- Ces premiers dirigeants de l’Union des populations du Cameroun (Upc) qui ont été persécutés et assassinés pour étouffer les velléités indépendantistes. Pierre Mesmer, Haut commissaire de la France au Cameroun de 1956 à 1958, a reconnu des actes de torturé et le génocide perpétré par les forces sous son commandement. Mais Emmanuel Macron rejette ces témoignages et propose de commencer par revisiter les archives par une commission conjointe qu’il faudra prendre le temps de constituer, lui donner « un calendrier de travail, pour qu’elle rende ses travaux dans un calendrier approprié et rapproché ».
- Sept ans après que son prédécesseur François Hollande ait lui aussi promis d’ouvrir les archives pour que soit établie la vérité sur les crimes de la France au Cameroun. Entre temps, le président Paul Biya se contente de vivre en spectateur les batailles entre son peuple et les dirigeants français. Du moins Paul Biya autant que son prédécesseur Ahmadou Ahidjo, n’ont jamais officiellement posé le problème à la France.
Génocides au Cameroun : La France n’est pas encore prête à demander pardon
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