Le ministère de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu) a abrité ce 4 octobre 2022 des concertations entre Célestine Ketcha Courtès le chef de ce département et le maire de la ville Luc Atangana Messi. La séance de travail porte « reconfiguration de l’échangeur Hilton et des études de faisabilité économique et financière pour une contractualisation en PPP». Il s’agit pour les deux parties de réfléchir sur les voies et moyens d’insérer l’échangeur à côté du Monument patriote érigé en ce lieu-dit Rond-point Hilton, il y a quelques mois. Lequel ne peut plus tenir exactement sur le site initial, désormais occupé par le monument patriote. Selon l’invitation servie par la Minhdu au maire de la ville, « les études de reconfiguration de l’échangeur Hilton nécessitent la coordination et la mise en cohérence avec le Plan de mobilité urbaine soutenable, les lignes de Transport en commun en site propre (TCSP) et le Bus rapid transit (BRT)». Ce qui laisse croire que le projet de BRT est imminent, alors que la ville de Yaoundé subit déjà l’engorgement à son centre.
L’ampleur de l’ouvrage initialement prévu sur ce site est de nature à nécessiter de l’espace ; or le monument patriote occupe déjà ce qu’il en restait encore de libre à cet effet. En considérant la proximité des immeubles qui jouxtent le Rond-point, notamment le Hilton hôtel, l’Immeuble ministériel N°2, le ministère en charge de l’Economie, l’Agence de régulation des télécommunications. Il ne reste plus que le parking du Minepat et l’espace vert de l’immeuble ministériel N°2. Décaler l’échangeur d’un côté comme de l’autre, le réduirait à sa plus simple expression, à défaut d’imposer des casses sur ces bâtiments voisins. Du coup, la probabilité de détruire tout ou partie du monument patriote est grande.
Entêtement
C’est le 18 mai 2022 que Célestine Ketcha Courtès avait inauguré ce monument, comme représentante personnelle du Chef de l’Etat. Une fois le projet annoncé, la presse avait attiré l’attention en son temps, sur l’ouvrage initialement prévu à cet endroit. Mais le maire de la ville avait foncé droit dans son projet, malgré la pluie de dénonciations sur les réseaux sociaux. Le marché avait été réalisé par l’entreprise turque S&E SARL. Il s’agit d’un ouvrage décoratif de forme circulaire bâti sur 3664m2, constitué deux arcs croisés de de 15m de haut portant les insignes ‘’J’aime mon pays le Cameroun’’ et ‘’I love my country Cameroon’’, au centre desquelles se trouve un ballon de football. Outre cet aspect ressorti, l’ouvre comprend des jets d’eau synchronisés, 10 étoiles florales, 5 bancs publics, 2 pistes circulaires de marche sportive, des espaces fleuris gazonnés.
Des voies s’étaient élevées pour dénoncer ce « détournement » d’un projet qui allait contribuer à désengorger le centre-ville de la capitale, pour de la décoration. Mais Luc Messi Atangana s’était entêté à aller jusqu’au bout. Moins d’un an après sa construction, l’ouvrage va certainement être détruit totalement ou partiellement, selon ce qui sera décidé au terme des concertations que présidera celle même qui l’avait inauguré en grandes pompes en mai dernier. Les deux acteurs de ce tacle contre le développement de la capitale camerounaise, sont les principales personnes chargées de réfléchir sur la correction à faire sur ce site où convergent cinq rues, devant les Services du Premier ministre.