Qu’est ce qui vous a motivé à fabriquer les saucissons à base de poisson ?
J’ai une formation d’ingénieur en transformation et contrôle qualité des produits halieutiques. L’idée de fabrication des saucissons de poisson fait partie intégrante de la formation. Mais il faut savoir que c’est mon esprit entrepreneurial qui m’a motivé à revisiter le saucisson de viande. Déjà étant petite j’ai toujours des idées novatrices et après mes études je me suis dit, pourquoi ne pas me lancer dans la fabrication des saucissons de poisson surtout que personne n’avait jusque là eu cette idée. Notre entreprise, Country Food, n’est pas seulement spécialisée dans la fabrication des saucissons de poisson. Country Food a deux domaines notamment la confiserie (confiture d’ananas) et la charcuterie (saucissons à base de poisson). Nos saucissons sont faits à base de différents types de poisson notamment le Tilapia, le Bar, le Brochet…
Quel est à ce jour votre capacité de production ?
A ce jour, nous produisons plus de 350 barres de saucisson par semaine. En effet, la production dépend de la demande parce que nous évitons que les produits restent en stock pendant longtemps. Nous cherchons actuellement d’importants clients c’est-à- dire que des personnes qui pourraient prendre de grande quantité pour la distribution. Ce n’est pas évident d’imposer un nouveau produit sur le marché. Donc on peut produire 300 à 350 voire 500 barres de saucisson par semaine en fonction des commandes.
Pensez-vous que les produits made in Cameroon particulièrement les vôtres sont prisés par les Camerounais ?
Les Camerounais apprécient énormément les produits made in Cameroon. Cela fait un an et demi que je suis présente sur le marché camerounais et jusqu’ici mes produits n’ont pas eu de retour négatif. Je pense que se sont des produits qui sont certes appréciés mais ils ne sont pas encore véritablement connus de tous. Nos produits sont à la portée de tous parce que nous essayons de faire des prix préférentiels.
Quelles sont vos difficultés ?
Notre principale difficulté en ce moment est la vente et la distribution des produits. C’est un problème majeur auquel notre entreprise fait face parce qu’on peut produire des tonnes mais si on n’arrive pas à les vendre cela ne sert à rien. L’autre difficulté est de faire connaitre le produit. La plupart des supermarchés sont réticents à l’idée de prendre sur eux la communication d’un tel produit qu’ils ne maitrisent même pas. La majorité de nos rejets dans ces supermarchés viennent du fait que ces surfaces ne connaissent pas le produit, ils trouvent que le produit est nouveau et pour cela, ils souhaiteraient qu’on prenne sur nous de faire une communication poussée c’est-à-dire une publicité nationale et internationale et ce n’est qu’à ce moment là qu’ils verront dans quelle mesure commander.
Quels sont vos projets ?
Nos projets à court et à long est de faire connaitre nos produits au Cameroun et à l’échelle internationale.
A peine entrée dans le marché camerounais et vous croulez déjà sous le poids des prix…
Exactement. J’ai reçu plusieurs prix entre août et octobre 2019 notamment le 1er prix de la femme entrepreneur camerounaise au salon de l’initiative féminin à Yaoundé, prix spécial de l’innovation à la foire des PME à Douala ; le 1er prix du Youth entrepreneurship innovation challenge et nous faisons désormais partie de Youth connect.