Le ministère des Finances (Minfi) a rendu public le 1er avril dernier, la stratégie d’endettement à moyen terme du Cameroun sur la période 2020-2022. Le document d’information publié à cet effet, décline le montant que le gouvernement compte mobiliser au cours de la période, soit 3 440 milliards de francs CFA (y compris les appuis budgétaires), donc 1 217 milliards de francs CFA en 2020. Concrètement, la stratégie d’endettement de l’Etat est structurée autour d’un portefeuille global de 77 % de dette extérieure libellée en devises, dont 25 % en dollar, et une enveloppe de dette intérieure fixée à 23 %, libellée cette fois en francs CFA. Partant bien entendu d’une composition projetée à fin 2019 à 77,8 % de dette extérieure ; 21,7 % de dette intérieure et 0,4 % de dette avalisée. Pour atteindre cet objectif, le document du Minfi précise que l’Etat aura recours aux emprunts extérieurs et intérieurs destinés à la réalisation des projets et au financement des besoins de trésorerie à court terme, mais aussi, aux appuis budgétaires évalués à environ 100 milliards de francs CFA pour l’exercice 2020. En ce qui concerne le plafond de ces nouveaux emprunts, le Minfi informe que la fixation du plafond pour la période 2020-2022 « tient compte des contraintes liées à la capacité de remboursement de la dette contractée et de la volonté des autorités de maintenir la dette viable tout en réduisant le risque de surendettement jugé élevé. Dans le détail, « ce plafond est fixé à 1 950 milliards de francs CFA pour les engagements extérieurs, dont 650 milliards de francs CFA en 2020 (300 milliards de francs CFA pour les emprunts concessionnels et 350 milliards de FCFA pour les emprunts non concessionnels); 1 030 milliards de francs CFA d’engagements intérieurs, dont 320 milliards de francs CFA en 2020 ; et 120 milliards de francs CFA d’avals à accorder par l’Etat, dont 40 milliards de francs CFA en 2020 ». Il convient toutefois de souligner que la Stratégie d’Endettement à Moyen Terme (Semt) 2020-2022 ne déroge pas aux normes prescrites en la matière à la fois au Cameroun et dans la sous-région. Il est, apprend-on, « en conformité avec le cadrage macroéconomique et budgétaire élaboré dans le cadre de la loi de Finances et en respect des engagements pris avec le Fonds Monétaire International (FMI) suivant le Programme Economique et Financier (PEF) ». Il s’exécutera donc dans le sens de « la poursuite de la mise en application du Règlement Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), portant cadre de référence de la politique d’endettement public et de gestion de la dette publique, et la recherche optimale des financements pour couvrir le besoin de financement de l’Etat tout en optimisant les coûts et risques et, promouvoir le développement du marché domestique ». Au niveau opérationnel, rajoute le document, « un accent sera mis d’une part, sur le règlement du service de la dette à bonne date et l’apurement de tous les arriérés intérieurs et extérieurs pendant la période, et d’autre part, sur la mobilisation efficiente des ressources extérieures et les émissions de titres publics ».
Par Junior Matock (Défis Actuels 470)