La production des filières cacao, café, coton et maïs ne tiendra résolument pas la promesse des fleurs d’ici 2020. Horizon fixé par le gouvernement dans la Stratégie de Développement du Secteur Rural (Sdsr). C’est en tout cas ce qui ressort du rapport annuel 2018 de cette stratégie rendue public le 20 juin dernier à Yaoundé. Ainsi, calculette en main, le déficit par filière est de 264 150 tonnes pour le cacao, soit 27 582 pour le café arabica et 97 203 pour le café robusta. En ce qui concerne la filière coton, le manque à gagner est de 100.000 tonnes, tandis que le secteur maïs affiche un gap de 2,253 millions de tonnes.
Filière cacao/café : un gap de 124 785 tonnes
Selon les données contenues dans le rapport annuel 2018 de la Sdsr, au début de la mise en œuvre de cette stratégie en 2014, l’Etat avait misé, en ce qui concerne la filière cacao, sur une production de 600 000 tonnes à l’horizon 2020. Sauf que rendu en fin 2018, le volume de production du cacao affiche seulement 335 850 tonnes, soit un gap de 264 150 tonnes à combler d’ici 2020. Ce qui fait dire aux responsables en charge de la Sdsr que « la cible de 600 000 tonnes ne sera visiblement pas atteinte ». Cette contreperformance contraste tout de même avec l’évolution observée depuis 2014, année au cours de laquelle le pays enregistrait une production de 281 000 tonnes et 335 850 tonnes en 2018. Et ce, précise le document, grâce à la « restauration des anciens vergers, l’augmentation des superficies cultivées et la relance de la filière cacao » au travers du Projet National de Relance et de Développement des filières cacao/café issu de la restructuration des projets du ministère de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader). En ce qui concerne le café, le document informe que la production a connu sur la période sous revue, « une légère diminution ». Ainsi, le café arabica est parti d’un volume de 8 000 tonnes en 2014, et le café robusta 37 000 tonnes à 7 400 et 27 800 tonnes respectivement en 2018. Selon la Sdsr, les raisons de cette décote ne sont pas à chercher bien loin. Elles s’expliquent par « la crise sécuritaire et humanitaire » en cours dans les régions du Nord-Ouest et du SudOuest. A cela s’ajoute, précise le document, « le coût des intrants » qui se trouve être un facteur de blocage de la production, spécifiquement pour l’arabica. Du coup, conclu le rapport 2018, les cibles de 35 000 tonnes pour le café arabica et 125 000 tonnes pour le café robusta ne « seront vraisemblablement pas atteintes en 2020 ». Du côté de la filière coton, les nouvelles ne sont pas des plus optimistes.
Filière coton : une production stabilisée à 250 000 tonnes
« La production de coton graine ne pourra pas atteindre les 350 000 tonnes prévues en 2020 ». Tel un couperet sur la tête, c’est de cette manière que le rapport 2018 de la Sdsr a conclu ses enquêtes sur la performance de cette filière. La raison avancée dans ce support repose sur le fait que ce secteur connait de « légères augmentations mais reste globalement stabilisé autour de 250 000 tonnes », selon les données obtenues auprès de la Confédération Nationale des Producteurs de Coton du Cameroun.
Filière maïs : un gap de plus 2 millions de tonnes à combler
De 2014 à 2018, la production nationale de maïs est passée de 1 960 000 tonnes à 2 257 000 tonnes, selon le rapport 2018 de la Sdsr. Sauf que, nuance le document, malgré tous les efforts consentis par le gouvernement, « le gap à atteindre pour la cible 2020 est considérable ». De manière chiffrée, les projections du gouvernement pour la filière étaient de porter la production nationale à 4 millions d’ici à 2020. Cependant, rendu à fin 2018, on en n’est qu’à 2,257 millions de tonnes, ce qui laisse ressortir un gap de 2,253 millions de tonnes à combler.
Junior Matock (Défis Actuels)