Alors que le Cameroun, à l’instar des autres pays d’Afrique centrale, se prépare à l’arrêt de l’exportation du bois en grumes, le secteur se trouve aujourd’hui au cœur d’une véritable tourmente. Dans un contexte où l’Union européenne a dénoncé l’accord de partenariat volontaire (APVFlegt) pour le commerce du bois, les acteurs de la filière se sont mobilisés pour faire entendre leur voix. La situation actuelle dans la filière bois est jugée « assez inquiétante » par les professionnels.
Face aux multiples problèmes qui se multiplient, l’Association des acteurs de la filière bois (AFIB) a décidé de réunir, le 5 mars 2025, tous les intervenants en la matière. L’objectif principal de cette rencontre était de rechercher des solutions consensuelles aux problèmes communs affectant la filière. Lucien Posho, président de l’AFIB, a expliqué lors de cette réunion que « cette rencontre est justifiée par la conjoncture actuelle qui est assez inquiétante pour notre filière en raison de multiples problèmes que nous rencontrons. C’est pour cela que nous nous sommes dit qu’il fallait que nous puissions nous rencontrer pour parler d’une même voix et soumettre nos doléances aux autorités compétentes. »
Les répercussions de cette crise ne se font pas attendre sur l’économie nationale. En 2024, sur un total de 303 unités de transformation recensées, 103 ont été contraintes de fermer leurs portes, provoquant la perte de 2750 emplois. Selon la cellule de communication de l’AFIB, la menace plane toujours sur 75 autres entreprises, qui pourraient également être amenées à cesser leurs activités si aucune solution n’est trouvée rapidement. Dans ce climat de tension, la réunion organisée par l’AFIB a revêtu une importance capitale. Elle visait non seulement à échanger sur les difficultés rencontrées, mais également à définir une stratégie commune pour faire face aux défis à venir.
La mobilisation des acteurs de la filière témoigne d’une volonté de collaborer étroitement avec les autorités compétentes afin de préserver ce secteur vital pour l’économie du pays. En attendant des réponses concrètes, le secteur du bois reste en alerte, avec l’espoir que cette concertation aboutira à des mesures qui permettront de limiter les pertes économiques et de préserver les emplois.