Filière banane. Comment PHP a préservé les emplois en temps de crise

Malgré  la pandémie et l’insécurité dans les régions du Nord- Ouest et du Sud-ouest, l’entreprise a réussi à maintenir ses plus de 7000 employés et à assurer la production de la banane plombée par la situation de la CDC, alors plus gros producteur.

La filière banane au Cameroun a connu deux chocs importants. La pandémie a affecté les exportations et la  crise sécuritaire dans le nord-Ouest et le sud-ouest du pays, deux régions où sont implantées les plantations. Cette insécurité a d’ailleurs fait pour victime un producteur majeur du secteur et même le plus grand employeur privé du Cameroun : La Cameroon Developpment Corporation (CDC). Malgré cette situation, en 2022, le Cameroun est tout de même parvenu à connaître une embellie. Au mois de juin 2022, les exportations du Cameroun étaient de 17 816 tonnes. Soit une hausse de 2 659 tonnes (+17,54%) par rapport à la même période en 2021, selon les données de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam). Une performance tirée par la production  des Plantations du Haut Penja (PHP) qui a expédié 14 159 tonnes.  La société, filiale du groupe Compagnie Fruitière a produit et commercialisé 183.000 tonnes de banane en 2022. Elle est ainsi devenue leader de la production de bananes au Cameroun. Or, certaines de ses plantations sont aussi situées dans les zones affectées par l’insécurité. PHP a  en  effet misé sur son capital humain, développant des actions en faveur de la création et de la préservation des emplois. La PHP a réussi à maintenir plus de 250 emplois dans le département du FAKO, dans le sud-ouest.

 Le délégué du personnel de l’entreprise reconnaît que «  malgré la survenue de la pandémie à covid 19 avec ses multiples conséquences, la PHP n’a cessé de faire preuve de résilience en continuant de remplir toutes ses obligations. La santé et la sécurité des travailleurs ont continué à faire l’objet de préoccupation particulière ».

Des avantages  offerts aux personnels

Au 31 décembre 2022, la PHP compte 7625 employés, avec des spécialisations diverses dans les processus de production de la banane. Ces employés reconnaissent bénéficier des mécanismes de protection sociale, permettant notamment leur prise en charge médicale et de leurs familles dans le cadre d’une mutuelle et d’une police d’assurance, la mise en œuvre de politiques visant la protection de leurs droits. La semaine de travail est par exemple passée de six à cinq jours.Les salaires versés en temps et en heure selon un calendrier connu 12 mois à l’avance, un système d’avancement permettant une progression régulière des rémunérations pour peu que les performances et l’esprit de discipline soient respectés ; un accès à la formation pour tous les employés etc.

Sur ces actions en faveur de la préservation de l’emploi, le Directeur Général de PHP évoque un choix qui épouse la vision de l’entreprise. «Si l’investissement est nécessaire dans la production de bananes d’exportation, le succès repose d’abord sur la qualité du travail des employés, aux champs, en station d’emballage et au sein des services d’appui »  soutient Armel Francois.

Mais tout n’est pas rose pour les employés. Leur représentant évoque des dossiers encore en attente. « Depuis 2015, les travailleurs ont demandé que leur pouvoir d’achat soit revu, amélioré et adapté au cours de la vie ! Que leur prime de logement soit mutée en indemnité de logement. Jusqu’à ce jour, rien n’est fait dans ce sens. L’espoir est désormais tourné sur la révision du code du travail et l’amélioration du SMIG ».

Disposant d’une surface agricole utile de 4802 hectares, PHP déploie ses activités dans les départements du Moungo, du Fako et de l’Océan. En dehors de la banane, elle produit et commercialise du poivre, du cacao, du chocolat, des jus d’ananas et des fleurs. Elle dispose d’un centre de formation aux métiers de la banane destiné à renforcer les capacités de ses employés constitués de 1173 femmes sur un effectif  de 7625 employés.  2121 parmi eux ont d’ailleurs reçu e 17 février dernier des médailles d’honneur de travail.  Ce qui n’avait pas eu lieu depuis huit ans.

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