Fécafoot : Samuel Eto’o reconnaît implicitement la légitimité d’Albert Mbida

Alors qu’il brandit son élection du 11 décembre 2021 comme source de sa légitimité contestée par une frange de l’Assemblée générale (AG) de 2009, Samuel Eto’o vient par un communiqué, de conforter cette instance que Séidou Mbombo Njoya avait mise à la touche au moment de l’adoption des textes devant régir le dernier processus électoral à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). « Une session de l’Assemblée générale extraordinaire s’est tenue en date du 28 mars 2022 en présentiel à l’hôtel Mont Fébé. A l’issue des travaux de ladite Assemblée générale, de nombreuses résolutions ont été prises, notamment la non prorogation du mandat du mandat du Comité exécutif provisoire élu le 12 octobre 2021 et partant sa dissolution, la confirmation des sieurs Boudjiko Youkeka Pierre et Faustin Mbida comme mandataires et porte-paroles des membres de l’Assemblée générale de 2009, le retrait des mandats confiés à maîtres Lebel Elomo Manga et Wamba Makollo Geores Gérard…, le retrait de l’entier des procédures au TAS…» et surtout « la reconnaissance de l’élection de monsieur Samuel Eto’o à la tête de l’instance faîtière et la décision de l’accompagner dans sa politique de réforme du football camerounais».

Par ces termes, Samuel Eto’o admet que la Fécafoot fonctionne (ou du moins a fonctionné selon lui) avec deux exécutifs : l’un dirigé par lui-même, élu par une assemblée générale composée par les élus du dernier processus électoral, et l’autre par le sénateur Albert Mbida, nommé président du Comité exécutif provisoire (CEP) par une bonne partie des membres de l’AG 2009 qui n’ont jamais accepté d’être ignorés lors de l’adoption des textes en juillet 2021, et qui ont attaqué le processus électoral avec succès devant la Chambre de conciliation et d’arbitrage (CCA) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (CNOSC). Mais l’homme qui considère ces résolutions du 28 mars 2022, oublie que l’AG 2009 est désormais divisée depuis qu’il a ouvert les négociations avec elle. Une autre faction de la même Assemblée générale, a décidé de proroger le mandat du sénateur Albert Mbida et ses collaborateurs, d’un an encore.

Quorum et légitimité

Et c’est davantage la dernière résolution citée par le nouveau locataire de la tour de Tsinga, qui conforte l’idée que l’homme sait n’être pas le choix de tous les acteurs du football camerounais. L’homme qui a été élu sur la base d’un processus validé par l’AG 2021, se sent obligé de conquérir sa « totale » légitimité auprès de ceux que les organisateurs des élections de 2021, ont ignorés. Mais la bataille actuelle porte sur le quorum. Selon la faction qui comprend entre autres Faustin Mbida, Pierre Boudjiko, Michel Kaham,…, le quorum des assises du 28 mars dont le rapport est signé par le sénateur Charles Mbella Moki, a été atteint avec « 58 membres présents ou représentés sur 74 », rappelle Samuel Eto’o le communiqué final des travaux en question parle de 56 membres. En face, la faction dirigée par Albert Mbida, avait reprogrammé les travaux le lendemain, en respect de l’article 25, al.2 des statuts de 2012, qui dispose que « si le quorum n’est pas atteint, une seconde session de l’Assemblée générale a lieu automatiquement 24 heures après la première, avec le même ordre du jour». Les travaux qui se sont tenus par visioconférence en présence d’un huissier de justice, se sont appuyés sur « la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) du 31 janvier 2022 rendant définitive la sentence N°CCA/2021/006 rendue le 10 juin 2021 par la Chambre de conciliation et d’arbitrage », pour proroger le mandat de leur exécutif. Cette bataille de la légitimité suppose au moins que Samuel Eto’o accorde un crédit certain (légitimité ?) à cette AG qui menace son élection, qui l’a même déjà annulée devant la CCA.

L’homme fort de Tsinga croit que des personnes n’ayant pas déposé de recours au TAS peuvent le retirer. S’il est constant que ce sont 44 membres de l’AG 2009 qui ont accepté la main tendue de Samuel Eto’o le 24 février 2022, il reste qu’il ne s’agit pas des 44 membres de la même AG qui avaient attaqué le processus électoral. Quelques uns ont fait défection, mais la quasi-totalité est restée en face. Et même si tel était le cas, le retrait du mandat donné à Abdouraman Hamadou pour défendre leur cause devant la juridiction sportive suprême internationale, n’aura aucun effet sur la procédure car tous les mandataires ne se sont pas désistés. Du coup, au cas où la confirmation de l’annulation de son élection est faite par le TAS, ce sera en principe le statu-quo ante, et donc l’on reviendra à cette AG 2009 que Séidou Mbombo Njoya a contournée en son temps, et qui rattrape Samuel Eto’o aujourd’hui.

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