Ce n’est pas le Cabinet civil qui a pris le l’initiative de publier les images de président de la République, mais c’est bien Brenda Biya, l’unique fille du chef de l’Etat camerounais qui a pris sur elle de donner un signe de vie de son père. Samedi dernier, la fille de Paul Biya a posté une photographie de son géniteur sur la stories de sa page Facebook officielle. Sur l’image qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux, on peut voir le président camerounais, sourire détendu, habillé en saharienne rose et affichant un embonpoint. Même si cette publication de la fille du chef de l’Etat n’est pas accompagnée d’un commentaire, elle vient, selon l’analyse de certains internautes, sonner le glas de toute la polémique qui a secoué les réseaux sociaux ces trois dernières semaines, sur la prétendue mort de Paul Biya. « C’est une image récente », écrit un internaute sur sa page.
Tout est en effet parti de l’avion médicalisé suisse qui, juste avant la fin du mois de mars avait atterri à Douala pour transporter les ressortissants helvétiques bloqués au Cameroun à cause de la pandemie du coronavirus. Les réseaux sociaux avaient alors récupéré cette actualité et ont laissé entendre que cet avion avait transporté le président de la République malade, qui serait mort quelques heures après. Malgré le démenti formel de René Sadi porte-parole du gouvernement qui avait assuré « la communauté nationale et internationale de l’excellente forme du chef de l’Etat », la rumeur a continué à provoquer une vague de réactions sur la toile au point de faire l’objet des récupérations politiques.
Pro et anti Biya se choquent
La rumeur de la mort de Paul Biya avait créé un choc entre ses opposants et à ses partisans. Christian Penda Ekoka leader du Mouvement Agir s’était dit embarrassé entre les propos de l’activiste qui avait annoncé la mort de Paul Biya et ceux de René Emmanuel Sadi, porte-parole de son gouvernement qui avait fait le démenti. Pour départager les deux sources, Christian Penda Ekoka avait estimé que Paul Biya est « un mort vivant ». Emboitant le pas à cette sortie, Maurice Kamto, avait affirmé que « monsieur Biya doit assumer par lui-même la fonction présidentielle, faute de quoi le peuple sera en devoir de constater sa défaillance et d’en tirer toutes les conséquences », il avait ainsi donner è jours au chef de l’Etat pour s’adresser à la nation ».
La réaction des partisans de Paul Biya ne s’est pas faite attendre. Grégoire Owona, le secrétaire général adjoint du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) n’avait pas dissimulé sa colère : « monsieur Kamto, qui êtes-vous pour donner un ultimatum de sept jours à un chef d’Etat ? », avait-il demandé dans une sortie tonitruante qu’il a publiée sur Facebook. Jacques Fame Ndongo, secrétaire à la communication du Rdpc, évoquant la nature taciturne du chef de l’Etat camerounais, avait tenu à préciser que Paul Biya « n’est pas un autocrate ou un potentat qui se complait dans la gesticulation oratoire, il ne parle pas à tort et à travers »
Joseph Essama