Le 29 novembre dernier, le ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique Gabriel Dodo Ndoke a signé pour le compte du gouvernement, le cahier de charges relatif aux travaux de recherche que va mener la société Eramet Cameroun sur le bloc rutilifère d’Akonolinga, dans la région du Centre. Dans la perspective de l’exploitation de ce bloc rutilifère, la filiale camerounaise du groupe français Eramet prévoit un investissement global de 2,4 milliards de francs CFA.
Trois ans pour explorer le bloc
C’est en effet à l’issue d’une procédure d’appel d’offres lancée en septembre 2018, que le groupe Eramet obtient du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (Minmidt) des permis de recherche sur le bloc rutilifère d’Akonolinga. D’une durée de trois ans, ces permis vont permettre aux équipes du groupe minier de réaliser les travaux de terrain et les études de faisabilité nécessaires à l’obtention d’une convention minière d’exploitation. « Ces permis situés dans la région du Centre du Cameroun ont fait l’objet par le passé de campagnes préliminaires d’exploration minière qui ont identifié un fort potentiel en rutile, minéral titanifère de sables minéralisés utilisé essentiellement dans la production de pigments », explique sous cape, un fonctionnaire du ministre camerounais des Mines.
D’après une source proche d’Eramet, le projet sus évoqué devrait permettre de diversifier son offre en produits sur le marché du rutile particulièrement attractif et viendrait renforcer les activités de sables minéralisés actuellement opérées au Sénégal par le groupe minier. « Ce développement s’inscrit pleinement dans la stratégie d’Eramet de développer un portefeuille diversifié d’actifs par l’exploration minière sur ses métaux stratégiques et dans de nouveaux pays », lit-on dans les colonnes de Capital. « Dans une logique de partenariat de long terme avec le gouvernement camerounais, Eramet souhaite identifier d’autres opportunités dans le pays sur des métaux déjà opérés par le groupe, notamment le nickel et le cobalt », poursuit le site français.
Bon à savoir : le rutile est connu au Cameroun depuis le début du siècle. Mais il n’a été exploité qu’entre 1935 et 1955. Selon le ministère camerounais des Mines, la production totale de rutile recensée depuis le temps est de près de 15 000 tonnes avec une exploitation essentiellement artisanale. Pourtant, le Cameroun estime son potentiel rutilifère à 2,9 millions de tonnes. Un chiffre qui ferait du pays, la deuxième réserve mondiale en rutile, juste derrière la Sierra Leone. Notons que le groupe Eramet est considéré comme le leader mondial des métaux d’alliages (notamment le manganèse et le nickel) et de la métallurgie. En Afrique, il opère au Gabon à travers sa filiale dénommée Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) et au Sénégal.
Par Arthur Wandji