La session parlementaire du mois de juin s’achève, quels commentaires pouvez-vous-faire au sortir des travaux ?
La session qui s’achève m’inspire un commentaire à double détente : une grande satisfaction puis une espérance. Satisfaction au regard du travail qui a été fait durant ces trente jours. Ma satisfaction est d’autant plus grande qu’à peine élus et investis de nos attributs, nous avons eu l’insigne honneur d’être convoqués en Congrès. Il y a ensuite l’espérance. Cette session a confirmé que l’Assemblée nationale dispose d’un potentiel d’élus de grande qualité. Tous se sont très rapidement accommodé des usages de la Chambre basse du Parlement. Ces hommes et femmes vont assurément et résolument se mettre au service des populations du pays.
Cette session s’est déroulée dans un contexte marqué par la pandémie de la covid-19, cette pandémie n’a-t-elle pas eu un négatif sur le déroulement des travaux ?
L’impact de la Covid-19 est indéniable. Ça se voit. Ça se vit. Ça s’entend. Il suffit d’être attentif pour se rendre compte de l’indiscutable impact de la pandémie. Les habitudes sociales ont radicalement changé. Désormais à l’Assemblée nationale, vous avez des équipements de prévention sanitaire installés, des agents de sécurité sanitaire un peu partout, des députés qui portent des masques, la distanciation physique qui s’impose, etc. Autant de choses qui n’existaient pas avant. L’impact est donc là. Cependant, je n’ai pas l’impression que tout cela a empêché de travailler. Au contraire, les élus ne se sont pas laissé abattre par la pandémie. Ils se sont attelés à travailler dans le respect strict des mesures barrières.
Quels ont été les temps forts de cette session parlementaire ?
Trois temps forts ont marqué la session, hors mis le Congrès que j’ai déjà cité plus haut. En ce qui me concerne, il y a ma nomination au Conseil Supérieur de la Magistrature par un décret du président de la République, Son excellence monsieur Paul Biya. D’autres collègues députés ont été nommés dans la même structure par le même texte. Cette journée du 15 juin 2020 restera comme un grand moment de ma vie d’élu de la nation. Il y a ensuite le jour de l’adoption par la Chambre entière du projet de loi portant ratification de l’ordonnance du 03 juin 2020 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de Finances pour l’exercice 2020. La ratification de cette ordonnance présidentielle a, de mon point de vue, donné plus de ressources, plus d’assurance et plus de vigueur à la riposte gouvernementale contre la Covid-19. Il y a ensuite et enfin le débat d’orientation budgétaire à moyen terme, 2021-2023. Ce débat a porté sur les grandes lignes du cadrage budgétaire de l’exercice 2020 et le profil de politique économique et financière à moyen terme.
La rumeur sur projet de loi sur un nouveau code de la famille a circulé, finalement on n’a rien vu. En tant que député ne pensez- vous pas qu’un tel code est essentiel pour le Cameroun en ce moment précis ?
Je ne sais pas si un code de la famille a été annoncé. En tout cas, je puis vous dire qu’aucun projet de loi, ni aucune proposition de loi sur cette sur cette question n’a été reçu dans les formes prescrites par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Au demeurant, tous les projets de loi déposés dans les formes légales par le président de la République ont été déclarés recevables, examinés au fond par une commission dédiée et adoptés par la Chambre entière. Cela dit, la famille est la cellule de base de la société et même de la nation. Tous les Camerounais sont attachés à la famille qui est probablement une des valeurs sociétales parmi les plus sûres et les plus stables. On ne doit pas jouer avec la famille, ni céder à des effets de mode qui pourraient impacter durablement et négativement la conception que nous avons de la famille. Quand je lis ce que le dictionnaire français nous propose comme définition du mot « famille », je suis inquiet pour l’avenir de cette institution sociale ! Je puis vous assurer qu’en tant que député et vice-président de la Commission des Affaires Culturelles, Sociales et Familiales à l’Assemblée nationale, je serai très attentif à toutes les questions qui touchent à la famille au Cameroun.
Une nouvelle loi vivement contestée sur les associations culturelles a été votée. Pensez-vous que les griefs des artistes sont fondés ? N’était-il pas mieux de surseoir à ce vote et de proposer un projet de loi consensuel pour la prochaine fois ?
Le consensus n’est pas un mode obligatoire d’élaboration des textes de loi. Pourtant, le consensus social est indispensable pour la régulation par les lois de la société. Il faut que les lois servent les hommes, aussi doivent-elles refléter l’intérêt général pour obtenir un maximum d’adhésion. Le projet de loi régissant les associations culturelles et artistiques a déjà été adopté. Le Ministre des Arts et de la Culture qui défendait ce texte, au nom du gouvernement, a donné l’assurance que son élaboration est le résultat d’un travail participatif. Il a également donné la garantie que les artistes de tous bords seront associés lors de l’élaboration des textes d’application de cette loi. Rien n’est donc perdu pour ceux qui pensent avoir des idées dignes d’intérêt, pour l’amélioration du statut et de la situation des arts et de la culture de chez nous.
Avez-vous évoqué la crise anglophone lors des travaux ? Si non que pensez-vous des pourparlers avec le pouvoir de Yaoundé, annoncés par les leaders sécessionnistes.
Je n’ai aucune idée des négociations auxquelles vous faites référence. J’ai lu comme vous, je suppose, le communiqué du porte-parole du gouvernement, le Ministre René Emmanuel Sadi de la Communication, qui informe de la réalité des choses. Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont des parties, à part entière, du Cameroun. Elles ont mon soutien et ma sympathie sincères. Elles ont été évoquées lors du débat d’orientation budgétaire du triennat 2021-2023, relativement au plan de reconstruction élaboré par le président de la République, son excellence monsieur Paul Biya et dont le coordonnateur national, le ministre Paul Tassong, a lancé les fondations sur le terrain depuis plusieurs jours. Une somme de 90 milliards de francs CFA est déjà mobilisée pour ce plan de reconstruction.
La session parlementaire terminée, quelle est la suite pour le député que vous êtes ?
La session s’achève. Dans l’attente de la prochaine session en novembre prochain, la suite pour moi se déroulera à la permanence à Ngoumou, dès lundi, puis sur le terrain auprès des braves populations que je salue cordialement.
Réalisée par Joseph Essama