Les pertes techniques et non techniques du segment distribution – commercialisation de l’industrie électrique au Cameroun se chiffraient, selon les chiffres officiels, à 32,03 % au cours de l’exercice 2019. Des pertes qui sont loin de clore le tableau des difficultés que connait le secteur de l’électricité au Cameroun. Car au rang des difficultés, il faut ajouter l’insuffisance en compteurs et en équipements de comptage. Une insuffisance qui selon les acteurs du secteur de l’électricité, accentuent les difficultés de recouvrement des recettes pour la viabilité économique du secteur, et engendre également des fraudes massives. C’est fort de ce tableau peu élogieux du secteur de l’électricité et soucieuse de remédier à ces problèmes que l’Agence de Régulation du Secteur de l’Électricité (Arsel) du Cameroun a sollicité en 2018 une assistance technique auprès de la Banque Africaine de Développement (BAD) en relation avec le programme « Fund for African Private Sector Assistance » (Fapa). La BAD a ainsi répondu favorablement à la requête, en accordant un soutien de 291 millions francs CFA à I’Arsel pour le financement du projet de filialisation des services de comptage de l’électricité au Cameroun. Pour mieux informer ses partenaires du niveau de mise en œuvre de ce projet, l’Arsel a organisé jeudi dernier à l’Hôtel la Falaise de Yaoundé, un atelier de sensibilisation sur les résultats du « projet filialisation des services de comptage au Cameroun ». Selon Dibongue A Kouo consultant pour le cabinet qui a mené cette étude, il était en effet question de voir s’il est possible d’ouvrir le secteur de la fourniture de l’électricité au secteur privé. « Si on doit ouvrir le segment de la commercialisation et de la fourniture de l’électricité au secteur privé, il y a une contrainte fondamentale qui est celle de le stabilisation des couts de l’électricité. En dépit de tous les calculs que nous avons effectués, il fallait mettre en priorité cette contrainte », a expliquéDibongue A Kouo, consultant du projet. Cette étude a permis d’obtenir des résultats qui selon plusieurs experts pourront remédier aux problèmes que connait le secteur de l’électricité. « De tous les calculs que nous avons effectués, nous nous sommes rendus compte qu’il y a des possibilités d’ouvrir le secteur de l’électricité aux opérateurs privés. C’est-à-dire d’avoir des Camerounais qui investissent dans le secteur de l’électricité, qui créent des emplois, tout en maintenant le kilowatt à un prix abordable pour les populations…A la suite, il est donc question de voir avec l’Etat camerounais, comment mettre en œuvre, les deux volets, dont celui de l’ouverture du secteur la commercialisation et de la fourniture de l’électricité au privé et celui si possible de la fabrication sur place des compteurs, qui sont un élément fondamental de la facturation », a relevé Dibongue A Kouo. Qui ajoute qu’à l’horizon 2035, il faudra environ 3500 compteurs».
Le projet de filialisation des services de comptage au Cameroun a pour but de combler le déficit de comptage dans l’industrie électrique camerounaise au moyen d’une assistance technique. Laquelle a favorisé l’élaboration des règlements et directives susceptibles de créer et agréer de nouvelles entités-fournisseurs de dispositifs de comptage en vue de la sanctuarisation des services de comptage de l’électricité et du déploiement de compteurs dans le pays par les parties prenantes compétentes.