L’on a déjà une idée précise sur ce que l’Etat entend faire au cours de la deuxième phase du Dsce qui commence dès janvier 2020. Les détails du contenu de cette autre étape ont été évoqués le 25 septembre dernier, pendant la clôture des travaux des conférences sectorielles lancés le 17 septembre. L’on retient donc que la prochaine stratégie de développement du Cameroun consistera à « accroître le revenu par tête, réduire la pauvreté, renforcer la protection sociale et promouvoir le développement durable ». Et ce, sous un fond de « décentralisation affirmée », selon le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Paul Tasong. De plus, la nouvelle stratégie qui va servir de référence au cours des 10 prochaines années, il sera question de « s’attaquer de front à la réduction du déficit commercial » devenu structurel, en réduisant considérablement l’importation de certains produits que l’on peut produire localement.
Priorités
En termes de priorité, l’Etat veut axer sa politique sur « l’industrialisation », car l’objectif visé est celui devenir « un nouveau pays industrialisé et émergent à l’horizon 2035 ». A cet effet, la nouvelle stratégie formulera des choix nouveaux en matière de mise en oeuvre du Plan Directeur d’Industrialisation (PDI) ; permettre au secteur privé de jouer véritablement son rôle de créateur de richesses et de moteur de la croissance. Car, a reconnu le MindelMinepat, « nous sommes conscients de ce que au cours de la première phase, on n’a pas suffisamment accompagné le secteur privé. Mais cette fois, les instruments sont en place afin de permettre au secteur privé de s’épanouir davantage pour permettre au pays d’engranger des points de croissance, mais aussi d’apporter des solutions à certains problèmes de l’économie nationale, s’agissant par exemple de l’emploi des jeunes ». Dans la même perspective, il est envisagé de « mettre un accent particulier sur les branches et filières stratégiques, dans une logique de substitution des importations et de promotion des exportations ». Il convient de souligner que lors de la première phase de mise en oeuvre du Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (Dsce), la croissance a été portée à 4,5 % en moyenne par an, bien qu’en deçà des 5 % projetés. De manière détaillée, le taux de pauvreté monétaire quoi qu’en recul de 2,4 %, s’établit encore à 37,4 %. Bien plus, la pauvreté recule en zone urbaine, mais s’aggrave en zone rurale. Pour ce qui est de la question du sous-emploi, elle continue à stagner, selon Paul Tasong.
Junior Matock ( par Défis Actuels No 423)