Droit : Les droits des journalistes menacés

En quelques mois, plusieurs journalistes ont été arrêtés, intimidés ou menacés dans l’exercice de leur fonction, obligeant ainsi le Syndicat National des Journalistes du Cameroun à frapper le point sur la table.

Travailler comme journaliste au Cameroun n’est pas totalement rassurant. Ces derniers mois, plusieurs d’entre eux ont arrêtés ou brutalisés dans l’exercice de leur fonction. En janvier dernier, deux journalistes du quotidien Le Jour, ont été arrêtés alors qu’ils couvraient la réunion du MRC qui se tenait au domicile d’Albert Dzongang à Douala. Ils ont été conduits à Yaoundé et détenus pendant plusieurs jours à la direction de la police judiciaire. A la suite de ces arrestations, le SNJC avait estimé qu’il s’agissait d’une tentative d’intimidation et avait dénoncé les arrestations des journalistes depuis le début de la campagne à la présidentielle.

Avant eux, c’est la journaliste Mimi Mefo qui avaient été arrêtée. Interpellée pour une publication qu’elle avait faite sur sa page Facebook, la rédactrice en chef de Equinoxe télévision en langue anglaise a été déférée le même jour à la prison centrale de New-Bell. Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun qui avait clairement indiqué que la journaliste n’avait commis aucune faute, avait alors décidé du boycott de toutes les activités du gouvernement pendant 10 jours. Les Organisations travaillant pour la liberté d’expression sont inquiètes. L’Ong African Freedom of Expression Exchange comptabilise à 12 le nombre de journalistes arrêtés entre 2017 et 2019. Selon Arnaud Froger, directeur Afrique de l’Ong Reporters Sans Frontières, les entraves à la liberté de presse au Cameroun sont significatives. Il cite les coupures d’internet, les exactions commises à l’encontre des journalistes et des médias, les menaces, les agressions, les intimidations. Il note en outre que « les détentions arbitraires de journalistes et les poursuites devant les tribunaux militaires ou des juridictions spéciales, restent très fréquentes dans le pays ». Citant le cas Ahmed Abba correspondant de RFI, il indique que « la loi antiterroriste avait été utilisée pour maintenir le journaliste en prison ».

Par Joseph Essama

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