En l’espace de deux ans, l’État camerounais a déboursé 164,67 milliards de FCFA en faveur des enseignants du primaire et du secondaire. Une somme importante, mais qui laisse encore un reliquat de 35,33 milliards de FCFA à régler pour solder définitivement une dette globale estimée à 200 milliards de FCFA. C’est lors de son allocution du dimanche 1er décembre 2024 à Yaoundé, devant les députés, que le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a révélé ces chiffres.
C’était dans le cadre de la présentation du programme économique, financier, social et culturel pour l’exercice 2025. «Quant à la gestion budgétaire de l’Etat, elle s’est, entre autres, traduite par la réalisation des principales actions ci-après : l’apurement à date de 164 milliards 67 millions de FCFA, sur les 200 milliards de FCFA, de dettes dues aux enseignants du secondaire et du primaire», a-t-il déclaré, soulignant que le gouvernement reste engagé à régler les montants restants.
UNE DETTE EN VOIE DE LIQUIDATION TOTALE
Le règlement des 35,33 milliards de FCFA encore dus devrait s’effectuer d’ici fin 2025, selon les projections du gouvernement. Joseph Dion Ngute l’a confirmé devant l’Assemblée nationale, insistant sur la volonté de l’État de s’acquitter de ses engagements «vis-à-vis de certaines catégories professionnelles, dont les enseignants». Cette annonce prolonge toutefois l’échéance initiale donnée par le ministre des Finances en août 2024, qui prévoyait un apurement complet pour fin 2024.
Louis Paul Motaze avait, dans un communiqué, détaillé les modalités de règlement de la dette flottante, indiquant que «la dette académique, la dette locative, la dette sociale et les indemnisations seront prises en charge par le budget de l’État au cours de l’année 2024 ». Quant à la dette salariale, son apurement complet «devait s’étaler sur deux ans à compter de 2024, à l’exception de celle des enseignants, initialement prévue pour être soldée avant fin 2024», a-t-il ajouté.
Cependant, une note d’apurement ayant circulé sur les réseaux sociaux en août 2023 laissait entendre que le gouvernement pourrait aller jusqu’en septembre 2025 pour régler intégralement les dettes envers les enseignants. Ce projet concernait plus de 84 000 enseignants qui réclament des arriérés de paiements, de rappels d’avancements d’échelon ou de grade, certains remontant à 1980.
UN COMBAT PORTÉ PAR LES SYNDICATS
La pression exercée par le mouvement «On a trop supporté» (OTS), créé en 2022, a joué un rôle décisif dans la prise en compte de cette dette par le gouvernement. Mobilisés autour de la revendication du paiement intégral de ces arriérés, les enseignants affiliés à ce mouvement évaluaient les sommes dues à plusieurs milliards de FCFA.
Leurs revendications s’inscrivaient dans un contexte plus large, où les arriérés englobaient également des rappels d’intégration, des avancements et d’autres actes de carrière. Depuis les manifestations massives de 2022, le gouvernement a entrepris un processus progressif d’apurement, témoignant de son engagement à répondre aux attentes de cette catégorie de fonctionnaires.