C’est l’air serein, qu’Emmanuel Nganou Djoumessi, le ministre des Travaux Publics (Mintp) s’est présenté devant les journalistes à la fin du mois de septembre. C’était lors d’une conférence de presse organisée en marge de la traditionnelle revue annuelle des projets routiers. Si les plaintes du patronat concernant le mauvais état des principaux axes routiers du pays et l’incidence économique qui en découle ont certainement joué un rôle prépondérant dans le choix des sujets abordés lors de cette rencontre avec les journalistes, Emmanuel Nganou Djoumessi a préféré jouer la carte de l’apaisement.
Il s’est même permis de revêtir pendant un court instant, la casquette d’ingénieur. Le temps de détailler les principaux facteurs qui concourent à la dégradation tout azimut des routes camerounaises, ces dernières années.
A en croire ce dernier, il s’agit essentiellement du temps et de la nature. «L’accélération de la dégradation de nos routes résulte des effets combinés des durées de vie accomplies. Ces routes ont vieilli. Elles sont âgées pour la plupart de plus de 15 ans, voire 20. Ensuite, il y a les conséquences des averses abondantes et continues. Ces précipitations ne rencontrent pas d’ouvrages d’évacuation aménagés pour faire face à cet important écoulement des eaux. En conséquence, les eaux entrent sous les chaussées, perce que n’étant pas convenablement évacuées, et contribuent à accélérer la dégradation de la chaussée».
Le membre du gouvernement pointe également un doigt accusateur vers les usagers de la route qui se livrent à un certain type de comportements répréhensibles, notamment le non-respect des barrières de pluie.
IL EST TEMPS DE PASSER À L’ACTION
Le diagnostic effectué par le Mintp constitue un préalable important. Toutefois, l’opinion nationale épouse les récriminations du Gecam qui, dans un communiqué récent, ayant pour destinataire Nganou Djoumessi, s’alarme des conséquences néfastes de la détérioration des routes sur les activités économiques. En clair, s’il faut résumer le sentiment général, «il est temps de rompre avec les discours et de passer concrètement à l’action». C’est surtout que sur le terrain, l’urgence se fait sentir.
En effet, la dégradation du réseau routier s’est accélérée, passant de 69,28 % à fin décembre 2023 à 71,07 % au 15 juillet 2024, soit une augmentation de 1,8 % en seulement 7 mois. Sur un réseau total de 121 873 km, cela signifie que 86 529,83 km de routes sont désormais en mauvais état. D’après le ministère des Travaux Publics (Mintp), 17,76 % des routes sont en état moyen, tandis que seulement 11,17 % sont en bon état.
Parmi ces routes, 8,4 % sont bitumées, soit 10 234,94 km, contre 111 638,06 km de routes en terre. Aucune des dix régions du pays ne dépasse les 25 % de routes en bon état, ni les 30 % de routes en état moyen. Le classement des régions les plus touchées est dominé par l’Extrême-Nord avec 85,8 % de routes en mauvais état, suivi du Sud-Ouest (80,52 %), du Nord-Ouest (79,55 %), de l’Ouest (74,42 %) et de l’Adamaoua (70,91 %).
TRAVAUX PROVISOIRES
Face à ce contexte particulièrement alarmant, Emmanuel Nganou Djoumessi n’a pas manqué d’apporter sa petite note d’espoir. De son discours, l’on a appris que 62 projets de construction, de réhabilitation ou d’entretien confortatif des routes et ouvrages d’art sont en cours. «Ces projets couvrent 8 685,443 km de routes en travaux. Dont 1 290, 314 km en construction, 373,38 en réhabilitation, et 7 021 ou un peu plus en entretien. Actuellement, un linéaire total de 1 346,88 km est en cours d’entretien confortatif. L’entretien confortatif est une conjonction de réhabilitation et d’entretien périodique. Ces opérations sont financées à la fois par le Fonds routier et le budget d’Investissement public à hauteur de 51,500 milliards de FCFA. A terme, ces interventions donneront un nouveau visage à ces axes et rendront aisée la circulation des usagers et des biens», a déclaré le membre du gouvernement.
AXES ROUTIERS MAJEURS
Toujours dans la même veine optimiste, le Mintp a donné des détails concernant des axes routiers en déliquescence, dont la réhabilitation paraît urgente, au regard du trafic qu’ils drainent. Il s’agit notamment de la route Douala-Bafoussam. A en croire le membre du gouvernement, une entreprise est mobilisée pour mettre à niveau la chaussée, et faciliter tout au moins le trafic de manière provisoire. Toutefois, a-t-il précisé, les fortes pluies retardent ces travaux d’entretien confortatif, qui ne sont en fait que des initiatives provisoires.
En effet, le Mintp, a-t-on appris, négocie actuellement avec la Banque islamique de développement afin d’obtenir des fonds qui vont permettre de démarrer la reconstruction de cette route. Les mêmes explications ont été données pour la route Ngaoundéré-Garoua, Mora-Dabanga-Kousséri, avec tout de même une petite dissemblance. A en croire le Mintp, pour ces projets, les financements sont déjà disponible. La prochaine étape, ce sera le lancement des appels d’offres pour le recrutement des entreprises
Bonjour,
Merci de nous donner la possibilité de nous exprimer.
À notre humble avis, la route est l’un des éléments clés du développement. Nos routes devraient étre des endroits vivants, viables. Les voies reliant deux agglomérations doivent être boisées, éclairées et dotées de » trottoirs »
Beaucoup de jeunes désœuvrés pourraient contribuer à la propreté et bien d’autres types d’investissement humain.
Avons encore beaucoup d’autres suggestions à ce propos.
Le Cameroun est un grand pays. Développons des infrastructures à sa dimension et non des choses Lilliputiennes.
Merci.
Merci