Dans une série de 15 arrêtés rendus publics ce vendredi 24 mai 2019 au cours du journal parlé de 17h de la radio nationale, le président de la République a nommé de nouveaux secrétaires généraux à la tête des administrations des Communautés urbaines du Cameroun. Entre mutations et mises à la retraite, le Chef de l’Etat a remanié à la tête de (presque) toutes les Communautés urbaines du Cameroun. Des mouvements qui surviennent au moment où nombre de secrétaires généraux de ces instances avaient atteint l’âge limite de la retraite.
Alors que Paul Biya résout un problème, il en crée un autre. En effet, le président de la République qui a signé un nouveau pacte avec le peuple camerounais au lendemain de sa réélection en octobre dernier, avait dans son discours d’investiture, redit son engagement à accélérer le processus de décentralisation. Répondant aux séparatistes qui ont pris des armes pour exiger la partition du Cameroun en les deux entités d’avant 1972, le nouveau président avait alors déclaré : « je me suis attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un bon nombre de réponses à ces préoccupations et à ces aspirations sera apporté dans le cadre de l’accélération du processus de décentralisation en cours. Dans les meilleurs délais possibles, des mesures seront prises pour élargir le champ de compétences des collectivités territoriales afin de leur donner les moyens d’une plus grande autonomie. Quant à la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, elle continuera à être mise en œuvre par la commission qui y est dédiée ».
Promesses
Et même si l’homme est resté va-t-en-guerre dans son discours de fin d’année 2018, Paul Biya a depuis quelques temps engagé la voie de l’apaisement. Du moins le discours que tiennent ses émissaires sur le terrain milite pour le dialogue. Et Dion Ngute, le nouveau Premier ministre, a clairement admis lors de sa tournée dans les deux régions en crise, que « la conférence que vous avez demandée aura lieu ». mieux, que « le sujet sur la forme de l’Etat peut être abordé, mais pas la sécession ». Promettant l’accélération du processus de décentralisation qui semble s’être grippé dès son lancement en 2010. A cet effet, même les Régions seront mises sur pied cette année, a promis Paul Biya.
Sauf qu’au moment où le débat est en cours sur l’avenir des délégués du gouvernement et des Communautés urbaines dont les pouvoirs étendus sont à l’origine des frustrations des élus locaux, Paul Biya avance avec le renouvellement de leurs secrétaires généraux. Rien ne devrait changer avant bien longtemps.