Dans une lettre adressée au Premier ministre ce 6 janvier 2025, le Syndicat national des enseignants du Cameroun (Synecam) annonce un mouvement de grève dès le 15 janvier prochain, et « ce pour une durée indéterminée». Le Conseil national de ce syndicat déclare s’être réuni le 28 décembre 2024 à Yaoundé. A l’occasion, l’instance a fait le constat du « non-respect des engagements pris par le gouvernement concernant la poursuite des négociations entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement, comme instruit par le président de la République dans son allocution à la Nation le 31 décembre 2024 », peut-on lire dans le document signé d’Edouard Essouma.
Selon le document, les syndicalistes ont essayé en vain de faire bouger les lignes : « malgré plusieurs relances et tentatives de dialogue, nous constatons que les discussions sur les points cruciaux tels que la tenue du Forum national de l’éducation, la signature et l’application du statut spécial des enseignants, le paiement intégral de la dette due aux enseignants, l’autonomisation effective des actes de carrière, n’ont pas progressé». Ce qui fait dire au Synecam que « ce manque d’engagement de la part des autorités sape les fondements même de la bonne volonté et du respect mutuel qui devraient prévaloir dans nos échanges». Pour le Synecam, « la situation devient de plus en plus insoutenable pour les enseignants camerounais ». Lesquels, se sentant abusés, tiennent à faire respecter leurs droits.
D’où le mot d’ordre de grève que le Synecam lance pour le 15 janvier prochain. Cependant, les syndicalistes ne ferment pas la porte. Ils prient le Premier ministre de « faire savoir dans des délais acceptables [vos] propositions pour relancer de manière effective les négociations». En se disant « ouverts à tout dialogue qui permettrait de trouver une issue favorable à cette situation».
En clair, le mouvement OTS (On a trop souffert) n’est pas encore définitivement mort. Cette grève illimitée qui a paralysé l’éducation, et particulièrement les Enseignements secondaires sur de longs mois au cours de l’année 2021-2022. Mouvement qui avait laissé découvrir un secteur névralgique de l’Etat en situation de mort clinique : avec des actes des travailleurs du secteur public travaillant depuis des années sans salaire, des actes de carrière bloqués depuis des années, des avancements non payés depuis des années,… Les enseignants ont outrepassés les menaces des autorités, pour crier sur le toit du monde leur misère, en suspendant les cours. Las de proférer des menaces sans effet sur les grévistes, le gouvernement a consenti à entrer en négociation avec les grévistes, pour reconnaître ses torts et tares. Mais les engagements pris par Paul Biya de remédier à la situation, ne sont pas toujours suivis d’effets. D’où cette autre situation. Le Premier ministre Dion Ngute a une semaine pour désamorcer la bombe. A défaut, l’école va encore être perturbée au Cameroun dans les prochaines semaines.