Crise sécuritaire: l’accueil des réfugiés accentue les difficultés des communes

La pression sur les terres, l’accès à l’eau potable, les problèmes d’approvisionnement en nourriture, sont autant de difficultés que rencontrent les communes des régions de l’Adamaoua, de l’Est, du Nord et de l’Extrême-Nord.

L’accueil des réfugiés accentue les difficultés des communes.

Les communes situées dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est, du Nord et de l’Extrême-Nord font face à de nombreuses difficultés induites par l’accueil des réfugiés. C’est ce que révèle un rapport récemment publié par l’Institut Nationale de la Statistique (INS). Intitulé Diagnostic pour le Relèvement et la Consolidation de la Paix (RCP), ce document est le résultat des enquêtes menées au cours de la période allant de d’octobre 2016 à mars 2017. Et ce, à la suite des incursions perpétrées par les membres de la secte islamiste Boko Haram depuis 2014, ainsi que les conflits dans les pays voisins tels que la République centrafricaine, qui ont conduit à un afflux massif des réfugiés au Cameroun. Le rapport de l’INS souligne que « près d’une commune sur deux ayant accueilli des réfugiés est confrontée au problème d’insécurité du fait de ces derniers ». Les autres problèmes auxquels ces communes font le plus face par ordre d’importance sont respectivement : « la pression sur les terres (48 %), l’approvisionnement en eau potable (43 %), la pression sur les services de santé (38 %), la pression sur les services d’éducation (36 %) et enfin les problèmes d’approvisionnement en nourriture (34 %) », d’après l’INS. Tandis que le principal problème se posant avec acuité dans les communes de l’Adamaoua et de l’Est est « l’insécurité (respectivement 69 % et 100 %), les communes de l’Extrême-Nord sont plus confrontées au problème d’approvisionnement en eau potable (46 %), et celles du Nord aux pressions sur les services de santé (22 %) et sur les terres (22 %) ». On note aussi que quatre communes sur dix (42 %) ont connu des pressions sur leurs terres, avec un impact encore plus accentué à l’Est (56 %). Dans neuf communes sur dix, il y a des pressions sur la terre, parce que « le désir de cultiver, de la part des réfugiés et/ou déplacés internes, est à l’origine de ladite pression ». En outre, dans 71 % et 69 % des communes, cette pression est respectivement due « à la forte demande alimentaire et à la recherche de pâturage. La pression sur les sols a engendré des conflits dans six communes sur dix », selon le rapport de l’INS. Sur les 122 communes répertoriées dans ces régions, seules 114 communes ont été enquêtées. On note aussi qu’un peu plus de la moitié des communes enquêtées dans les quatre régions d’étude ont accueilli des réfugiés depuis janvier 2014. Les communes de l’Est (68 %) sont celles qui ont accueilli le plus de réfugiés. Par ailleurs, dans un peu plus de sept communes sur dix (72 %), les réfugiés accueillis vivent principalement avec les populations autochtones ou hôtes. Pour 16 % de communes, ces réfugiés vivent dans des camps spécialement aménagés pour eux.

Par Junior Matock (Défis Actuels)

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