Crise anglophone : 82 eleves enlevés par des séparatistes à Bamenda

82 personnes dont 79 élèves ont été kidnappées ce jour à Bamenda.

Une partie des élèves enlevés

C’est un cadeau empoisonné que le Nord-ouest sert à Paul Biya la veille de son investiture. 82 personnes de la Presbyterian Secondary School de Bamenda sis à Nkwen ont été enlevées, soit 79 élèves, le principal, un enseignant et le chauffeur. C’est l’œuvre d’un groupe armé identifié par les autorités camerounaises comme étant des membres du groupe séparatiste Southerns Cameroon national council (Scnc), qui les ont emmenés à une destination inconnue. La seule preuve de leur vie est une vidéo mise en circulation en journée par les ravisseurs qui interrogent les élèves. Lesquels sont contraints de se présenter, et d’indiquer les noms de leurs parents. Cela survient la veille de l’investiture de Paul Biya, pour un 7ème mandat consécutif, obtenu à l’issue du scrutin du 7 octobre dernier. Un message des sécessionnistes.

L’urgentiste est très attendu sur le terrain

A en croire une source gouvernementale jointe par l’Agence France presse (Afp), « les recherches pour retrouver les otages ont été lancées, la mobilisation est totale ». Parlant d’une réunion de crise qui s’est tenue à Yaoundé sur la question. Pour sa part, le colonel Didier Badjeck, chef de la division de la communication au ministère de la Défense (Mindef), indique que « les forces de défense et de sécurité ont reçu instruction de mettre tous les moyens disponibles à contribution pour un dénouement heureux de cette situation ». Non sans souhaiter la presse de «se limiter aux informations reçues, pour la sécurité des otages et le succès des opérations en cours ».

L’école est une cible privilégiée des séparatistes qui reprochent au gouvernement camerounais de marginaliser les Anglophones. Plusieurs écoles ont jusqu’ici été vandalisées, mais les attaques contre les élèves se sont limitées aux bastonnades. Il y a quelques semaines, l’information sur l’enlèvement de six élèves a été démentie par le gouvernement. Cependant, un enseignant a été mutilé, un directeur d’école assassiné. Le gouvernement appelle au dialogue, tout en affrontant les groupes armés qui sévissent dans ces zones. En face, on ne veut entendre que la rhétorique guerrière. L’objectif étant la séparation de l’ex territoire sous tutelle britannique pour en faire leur Etat appelé Ambazonie.

Paul Biya qui prête serment ce 6 novembre, est attendu en urgence sur ce dossier. Toutes les grandes puissances, pays amis du Cameroun, qui ont réagi à la réélection de l’Homme du 6 novembre, se sont attelés à l’inviter à résoudre cette crise qui s’enlise depuis deux ans. Le premier signal de l’homme est attendu dans son discours de circonstance. Lui qui a fait un raz de marrée dans les deux régions en crise, dans un contexte où les électeurs se sont majoritairement abstenus.

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