Sur un montant global de 200 milliards de FCFA mis à disposition par l’Etat au titre de garantie, 85% sont destinés à soutenir les prêts contractés par les entreprises privées avec un taux de couverture de 70% pour les PME.
Le secteur privé camerounais est appelé à saisir la facilité de crédit offerte par le gouvernement. De hauts responsables du ministère des Finances étaient au siège du patronat camerounais le 13 septembre dernier pour présenter les contours de cet appui de l’Etat. Le 16 août dernier, une convention a en effet été signée entre le ministère des Finances, l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam) et l’Association nationale des établissements de microfinance du Cameroun (Anencam). La convention portait sur la mise en place d’une garantie de 200 milliards de FCFA destinés à financer l’économie et prioritairement les entreprises privées.
Le dispositif déjà opérationnel vient mettre un terme au blocage lié à l’exigence de garantie sollicitée par les banques. Plusieurs crédits sont parfois refusés à des projets bancables, pour défaut de garantie. Mais, désormais, l’Etat donne sa caution. Sur un montant de 200 milliards de FCFA, 170 milliards de FCFA, soit 85% du montant, sont destinées aux entreprises privées tandis que seulement 15% (30 milliards) sont réservés aux établissements et entreprises publics. L’autre fait marquant de ce mécanisme repose sur le taux de couverture. La convention signée avec le secteur financier prévoit que 30% de la garantie sont destinés à faciliter l’accès aux crédits aux entreprises et établissements publics, contre 70% pour les entreprises du secteur privées. Selon Serge Abouem, conseiller technique au Minfi, « la part élevée destinée aux entreprises privées tient compte de la volonté de relancer l’économie à travers les PME ». C’est pour cette raison, que le plafond est fixé à 30% pour les grandes entreprises contre 70% pour les PME.
Autre caractéristique de cette garantie de l’Etat, les plafonds sont variables pour les entreprises opérant dans les zones économiquement sinistrées. Notamment les régions du Nord-Ouest, Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord en crise. Ces plafonds sont fixés à 60% pour les grandes entreprises et à 80% pour les PME. L’Etat s’engage par ailleurs à supporter les coûts liés à la mobilisation de la garantie.
A travers cette démarche, l’Etat entend faciliter l’accès au crédit bancaire pour les entreprises souvent pénalisées par l’exigence de garantie. L’objectif est de permettre aux entreprises de produire et de créer de la valeur ajoutée. Sont éligibles, les entreprises de droit camerounais à capitaux majoritairement camerounais, implantées sur le territoire national et ne faisant pas l’objet d’une procédure collective (redressement judiciaire, liquidation etc.). Il faudrait aussi faire partie des secteurs identifiés comme prioritaires dans la SND30.