lundi, décembre 9, 2024
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Convention Collective : Les banques augmentent de 6% le salaire de leurs employés

C’est l’une des résolutions de la convention collective nationale paraphée le 18 novembre dernier à Yaoundé entre le Syndicat national des employés, gradés et cadres de banques et établissements financiers du Cameroun (Snegcbefcam) et l'Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam). Cette entente revalorise, en outre, les indemnités et modernise les conditions de travail des acteurs du secteur bancaire.

Après cinq ans de négociations intenses, les acteurs du secteur bancaire camerounais ont réussi à concilier les impératifs économiques et les attentes sociales. Au départ, les parties prenantes avaient identifié 14 points de discussion. Cependant, seules 7 propositions ont été retenues, ouvrant ainsi la voie à des avancées majeures.

Dans le tableau des réformes paraphées lundi dernier, figurent le renforcement de la liberté syndicale, qui permet désormais aux employés d’adhérer à un syndicat de leur choix sans contrainte ; la réduction de la durée d’intérim, dont la période pour un poste à classification supérieure est désormais limitée à 24 jours ouvrés, contre 30 jours calendaires auparavant. De même, le travail temporaire, intérimaire et la sous-traitance seront désormais utilisés dans la branche contrairement aux lois et règlements en vigueur. La négociation d’un accord portant sur les modalités de départ volontaire, à la demande de l’employeur ou du travailleur, dans le cadre de la réduction du personnel, fait partie de cette nouvelle entente.

Cette convention collective nationale, dont le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, a instruit un effet immédiat depuis le 18 novembre, revalorise les indemnités des employés. L’indemnité compensatrice de logement est passée d’au moins un tiers du salaire échelonné, majoré de la prime d’ancienneté, à au moins 40% de ce salaire. L’allocation de logement pour les agents non logés a également augmenté, passant d’un minimum de 30% à 40% du salaire échelonné. L’indemnité mensuelle de transport a été augmentée de 50 000 à 60 000 francs CFA, sauf disposition plus favorable dans les entreprises. La grille salariale a été revalorisée, passant de 5% en 2022 à 6% en 2024 pour toutes les catégories socioprofessionnelles, avec un aménagement de la classification professionnelle dans le secteur bancaire.

 Dans le segment de l’évolution de la classification professionnelle : les diplômes ou certifications acquis par un employé d’une banque ou d’un autre établissement financier peuvent désormais être pris en compte pour une reclassification, après une évaluation appropriée. Pour l’Apeccam, le but de cette convention est « d’assurer que, pour ce secteur qui est si important pour le développement de l’économie, les employés qui sont au centre de celui-ci soient à l’aise dans l’exécution de leurs tâches. Donc, pour nous, c’est un grand succès d’arriver enfin à la signature de cette convention pour que nos employés soient revalorisés », se réjouit Gwendoline Abunaw, présidente de l’Apeccam. « Nous avons fait de notre mieux pour moderniser cette convention. Nous avons pu y insérer la liste des diplômes et la liste des métiers. Nous aurions pu faire plus si le cours du travail avait été révisé en tenant compte de nouvelles formes de travail », a indiqué Isaac Bissala, président du Syndicat National des Employés, Gradés et Cadres de Banques et Établissements Financiers du Cameroun (Snegcbefcam).

Appelant au respect des droits syndicaux, Isaac Bissala rappelle que « la signature des conventions collectives nationales ne suffit pas : leur application dans toutes les entreprises est cruciale pour éviter une concurrence déloyale ». Peu de temps avant la signature de ce document, le syndicat a signalé que près de neuf banques refusent l’entrée des syndicats en leur sein, violant ainsi les principes de liberté syndicale et de protection des droits des travailleurs. Face à cette situation, les syndicats avertissent : « nous avons près de neuf banques qui refusent la pénétration du syndicat au sein de leur entreprise, ceci doit s’arrêter, sinon nous serons obligés de mener des actions syndicales fortes auprès de celles-ci ».

GWENDOLINE ABUNAW, présidente l’Apeccam

« La convention collective est le reflet d’un effort considérable »

Il convient de rappeler que la révision de la convention collective de notre secteur intervient à des intervalles de 10 ans. La précédente révision de cette convention a eu lieu en 2009. Cette nouvelle révision, qui démarre en 2019, est donc nécessaire afin de l’adapter aux réalités économiques actuelles et à l’évolution de notre activité. Elle a traîné parce qu’il fallait actualiser la classification des métiers et des diplômes dans la profession. Les modifications apportées à cette convention sont significatives et témoignent de notre engagement à améliorer les conditions de travail des employés du secteur bancaire. Au cours de cette année, nous avons procédé à une revalorisation salariale de 6%. Cela malgré les multiples crises qui ont affecté notre secteur, notamment la crise dans le Nord-Ouest et le SudOuest, la guerre en Ukraine, ainsi que les effets de l’inflation. Ces ajustements sont le reflet d’un effort considérable que nous devons saluer et qui mérite toute notre reconnaissance. Bien entendu, bien que des progrès aient été réalisés, certains défis demeurent, mais je suis convaincue que nous continuerons à avancer dans le respect des intérêts des travailleurs et des employeurs grâce à notre dialogue constructif et sincère. C’est pourquoi nous avons décidé de poursuivre ce dialogue pour résoudre les questions restantes de manière équitable ».

ISAAC BISSALA, président du Syndicat National des Employés, Gradés et Cadres de Banques et Établissements Financiers du Cameroun.

« Donner aux employés de banques le pouvoir d’achat compatible avec les circonstances de la vie »

Le but de l’activité économique est d’améliorer sans cesse les conditions d’existence de la population. Les représentants des employeurs et des travailleurs doivent, par des méthodes de collaboration paritaire, rechercher en toute circonstance le moyen de donner aux salariés le maximum de pouvoir d’achat compatible avec les circonstances de la vie, et à rehausser parallèlement au progrès de techniques de position et d’échange pour la détermination des bases de salaires répondant à ces conditions. Le problème des salaires est étroitement lié à celui des prix et de la monnaie. En effet, du point de vue économique, les trois éléments sont indépendants et l’adoption des mesures concordantes en ce qui concerne l’assainissement de la circulation monétaire interne, la réadaptation des prix, et le réajustement des salaires seront les premières conditions de redressement économique et financier du pays.

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