Les aciéries menacent de répercuter les coûts de production sur les prix du fer à béton si le régulateur ne suspend pas l’augmentation des tarifs d’électricité.
Si le gouvernement a rassuré il y a quelques jours sur la disponibilité du fer à béton, malgré l’incendie survenu à prometal, il devra prendre des mesures pour contenir les prix. Les transformateurs de l’acier ont adressé le 6 janvier 2023, une correspondance au directeur général de l’Agence de Régulation du Secteur de l’Electricité (Arsel). L’Organisation camerounaise des Industries de Transformation de l’Acier (Ocita) proteste contre l’augmentation de 30% du tarif d’électricité applicable aux clients de la catégorie dite « grands comptes » à laquelle elle appartient. Ces industriels demandent donc à l’Arsel, le retrait de la décision prise le 12 décembre 2022 au risque de voir cette mesure se répercuter sur les prix du fer à béton.
La corporation des sidérurgistes-métallurgistes explique en effet que la mise en application de cette décision entraînera de graves conséquences pour les industries, les consommateurs et l’économie en général. « Si la mesure d’augmentation du prix de l’énergie venait à persister, elle devrait induire une augmentation du coût de production de l’ordre de 14 000 FCFA/tonne de fer à béton ; contraindre à une augmentation du prix final au consommateur que l’État ne souhaite pas », écrit l’organisation.
Le secteur semble déjà menacé par les difficultés d’approvisionnement en gaz naturel, pour faire fonctionner leurs usines en substitut de l’énergie électrique. Ce gaz qui était déjà coûteux du fait du conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux fournisseurs de matières premières aux aciéries, sera encore plus cher cette année. La loi de finances 2023 fixe à 70 FCFA par mètre cube de combustible, la taxe spéciale sur les produits pétroliers. Et il leur faudra encore faire recours au gaz naturel, au moment où Eneo a mis en place un plan d’effacement de ces industries du réseau électrique. Ceci dans le but de préserver le transformateur d’une capacité de seulement 36 MVA qui a été installé en remplacement de celui de 50 MVA affecté par un incendie à la zone industrielle de Douala Bassa en septembre dernier. C’est d’ailleurs l’une des raisons ayant motivé la décision de l’Arsel de revoir à la hausse les tarifs d’électricité applicables aux entreprises, question de compenser les pertes liées à cet incendie.