Après une enveloppe de plus d’1 milliard de FCFA, l’OIM et la FAO espèrent lever de nouveaux financements pour poursuivre le projet de prévention des conflits agro pastoraux dans la sous région.

Depuis janvier 2020, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO)  et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) mettent en œuvre avec le gouvernement camerounais un projet lié aux conflits agropastoraux. Dénommé « Est/Adamaoua/Nord : Réduction des tensions/conflits liés à l’utilisation des ressources naturelles autour des activités agro-pastorales »,  le même projet est exécuté en République centrafricaine et au Tchad. Il intervient en réalité dans un contexte où les activités de transhumance (pratique reposant sur les mouvements d’éleveurs et de leur bétail en fonction du climat et des saisons, à la recherche de nourriture et d’eau) engendrent divers conflits. Depuis 2013, l’insurrection de Boko Haram a entraîné des bouleversements majeurs dans les régions septentrionales du pays. Les pasteurs et leurs troupeaux, ne peuvent plus circuler librement et n’ont plus accès à certains parcours. De même, les conflits armés en RCA ont entravé la mobilité des éleveurs, compromettant la transhumance et réduisant l’accès aux marchés à bétail. Ce qui a des répercussions sur la transhumance au Tchad et au Cameroun. Les communautés font aussi face à des affrontements réguliers entre pasteurs et agriculteurs entrainant des pertes humaines et matérielles importantes et exposent particulièrement les agricultrices et les jeunes bergers.

 C’est pour contribuer à apaiser les conflits entre les communautés au sujet des ressources naturelles,  que le Fonds de Consolidation de la paix des Nations Unies a mobilisé un montant de 2, 8 million de dollars, soit plus d’1 milliard de FCFA  à l’OIM et la FAO en vue d’adresser une solution durable dans les régions cibles.  Ce projet  qui a démarré en janvier 2020 a permis de mener plusieurs actions. « D’abord documenter les causes des conflits entre les agriculteurs et les éleveurs nomadisant qui sont pas forcement des nomades venant d’ailleurs car il y a  aussi des conflits qui sont issus de la mobilité interne. On documente cela et on essaie de voir quels sont les problèmes qui sont générés, et ensemble avec les acteurs concernés on essaie de trouver des solutions », explique représentant du FAO au Cameroun, Athman Mravili. L’autre préoccupation porte sur la transhumance transfrontalière  qui n’est pas réglementée de manière adéquate et comporte un risque d’insécurité dans la sous région. Les parties prenantes du Tchad, de la RCA et du Cameroun ont ainsi été réunis par visio conférence le 27 septembre dernier à  N’djamena, Bangui et Douala.  Ceci dans le cadre d’un atelier visant à harmoniser le cadre réglementaire pour favoriser une transhumance sûre.  Les acteurs ont salué les résultats déjà obtenus par le projet. Entre autres plus de 45000 plants fourragers, plus de 250 hectares de pistes restaurées et 1000 personnes ayant bénéficié d’un accompagnement dans leurs activités socio économiques. Il est cependant envisagé de lever des financements additionnels pour poursuivre les activités qui prennent fin en octobre 2021.

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