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Classement Jeune Afrique : performances des entreprises camerounaises en 2018

Sélectionnées dans divers secteurs d’activités, la Sodecoton, laSnh, la Sonara, la Tradex, la Sabc, MTN Cameroon, la Socapalm, Camair-co… se sont distinguées par leurs résultats malgré un contexte sociosécuritaire difficile dû à la crise anglophone et les attaques de la secte Boko Haram.

Agroindustrie : la Sodecoton se repositionne

 Dans le classement des 100 premières entreprises du secteur agroindustriel sur le continent africain, seulement trois entreprises camerounaises y figurent. La Société de Développement de Coton (Sodecoton), 52e de ladite catégorie et à la 490e place du classement général, est la première des entreprises camerounaises avec un chiffre d’affaires (CA) de 195,8 millions de dollar soit 114,04 milliards de francs CFA. D’après les chiffres officiels, le fleuron de l’agroindustrie du Septentrion a réalisé une de ses meilleures performances au cours de la campagne cotonnière 2018-2019, et ce depuis 15 ans. En effet, l’entreprise a réalisé une production de 316 000 tonnes de coton contre 254 000 tonnes lors de la campagne précédente. Cette embellie a porté, d’après la société, le bénéfice du mastodonte à la période sous revue à 5,1 milliards de francs CFA contre 1,2 milliard à la campagne 2017/2018.

La Sodecoton est suivie par la Société Alimentaire du Cameroun. Bien qu’absente des 500 premières entreprises africaines, elle occupe la 78e position avec un CA de 116,7 millions de dollar, environ 68 milliards de francs CFA et un résultat net de 0,9 million de dollar soit 526,29 millions de francs CFA. La Société Camerounaise de Palmerais (Socapalm), qui talonne la Société Alimentaire du Cameroun, est classée 79e avec un chiffre d’affaires de 106, 7 millions de dollars soit 61,78 milliards de francs CFA et un résultat net de 18,9 millions de dollar soit près de 10,52 milliards de francs CFA. Notons que la filiale camerounaise du luxembourgeois Socfin, dont Bolloré détient 38 %, a produit 135 642 tonnes d’huile de palme brute en 2018 contre 118 840 tonnes d’huile de palme brute en 2017 soit une progression de 14,1 %. Le stock d’huile de palme brute de Socapalm à vendre est également passé de 16 481 tonnes au 30 juin 2017 à 30 959 tonnes au 30 juin 2018, soit une augmentation de 87,8 %.

Boisson : Sabc, le meilleur brasseur  

La Société Anonyme des Brasseries du Cameroun (Sabc) est l’unique société camerounaise à être classée dans la catégorie des 30 premières entreprises du secteur boisson. La filiale camerounaise de groupe français occupe ainsi la 5e position du secteur et la 217e du classement général avec un CA de 616,5 millions de dollars, environ 360,22 milliards de francs CFA et un résultat net de 40,1 millions dollars soit 23,39 francs CFA. L’entreprise a néanmoins perdu près de 20 % de son chiffre d’affaires en raison de l’insécurité qui sévit dans les régions du Nord- Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016. « Le bilan est très lourd, nos points de vente et nos distributeurs ont enregistré quinze attaques à main armée en deux ans », confie le directeur général de Sabc, Emmanuel de Tailly, à nos confrères de Jeune Afrique. Malgré la crise, le groupe français affiche de meilleurs résultats que ceux de 2017. L’entreprise a réalisé, selon son rapport financier, un résultat net de 25,67 milliards de francs CFA contre 21,93 milliards pour l’année 2017, soit une augmentation de 17 %. Ce résultat net enregistré, selon la société brassicole, représente 7,4 % du chiffre d’affaires contre 6,5 % pour l’exercice précédent. Le chiffre d’affaires hors taxes de l’exercice clos le 31 décembre 2018, lui, s’établit à 345,6 milliards de francs CFA en augmentation de 3,2 % par rapport à 2017. Toutefois, Jeune Afrique explique que: « pour cette édition, celui-ci est réduit à trente acteurs, surtout en raison du manque de données. De plus en plus d’opérateurs appartiennent à de grands groupes peu transparents sur leurs activités au niveau national ».

Télécommunications : MTN Cameroon toujours leader malgré sa chute

Avec un chiffre d’affaires de 433,9 millions de dollar soit 253,19 milliards de francs CFA, l’opérateur sud–africain a été classé 33e du top 50 des premières entreprises de ce secteur dans le continent et la seule société camerounaise à figurer dans cette catégorie. MTN Cameroon occupe par ailleurs la 294e place du classement des 500 entreprises africaines. L’entreprise perd ainsi 38 places par rapport à 2018 où elle occupait le 256e rang. D’après le rapport financier du groupe, malgré la hausse du chiffre d’affaires du groupe de 10,2 %, MTN Cameroon a enregistré une baisse de son revenu de services de 7,3 %. « L’environnement opérationnel au Cameroun en particulier était extrêmement difficile, notamment en raison du conflit dans les régions du Nord- Ouest et du Sud-Ouest. Nous sommes encouragés par les tendances positives des revenus du service en glissement annuel au cours des derniers mois. Dans toute la région, nous avons constaté une forte augmentation du nombre de clients MoMo », avait indiqué l’opérateur

Transports : Camair-co sans concurrent

Bien que l’entreprise traverse une tension de trésorerie depuis le début de l’année, la compagnie aérienne nationale camerounaise est la seule retenue dans le top 50 des premières entreprises du secteur de transport en Afrique et occupe la dernière position. En effet, la Cameroon Airlines Corporation (Camairco), absent du top 500, a réalisé un chiffre d’affaires de 48,7 millions de dollars soit 28,06 milliards de francs CFA. « Affichant des résultats à la hausse en 2018 soit 350 000 passagers, une progression de +16 %, la Camair co est néanmoins confrontée à des problèmes de maintenance des ses appareils qui perturbent ses liaisons », relève l’hebdomadaire panafricain. Pour pallier son déficit d’aéronefs, lui-même consécutif aux pannes diverses survenues sur la majorité des six avions constituant jusqu’ici sa flotte, Camair- Co vient de prendre en location un Boeing 737-500. La compagnie publique compte sur ce nouvel aéronef pour se relancer dans le ciel africain, et densifier ses rotations vers la partie septentrionale du Cameroun, le principal marché des vols domestiques.

Hydrocarbures : Snh, Sonara et Tradex en pôle position  

Dans ce secteur, le trio de tête est composé par Société Nationale des Hydrocarbures (SNH), la Société Nationale de Raffinage (Sonara) et Tradex. Classée 11e sur les 50 premières entreprises d’hydrocarbures, la SNH reste leader du secteur au Cameroun. Elle est talonnée par la Société Nationale de Raffinage (Sonara) qui occupe le 13e rang (chiffre d’affaires de 1090,6 million de dollar soit 635 milliards de francs CFA) puis du marketeur Tradex, 27e place, avec 506,8 millions de dollar environ 295 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires et un résultat net de 20,3 millions de dollar soit 11,63 milliards de francs CFA.

Afrique centrale : les entreprises camerounaises gardent le leadership

Dans le classement des 70 premières entreprises, le Cameroun en ressort avec 30 sociétés, il est suivi par le Gabon qui en compte 24, la République Démocratique du Congo et le Congo se rangent derrière avec respectivement 8 et 4 entreprises. « Le Cameroun profite en plein de la diversification de son économie. La BAD (Banque Africaine de Développement) se montre optimiste, en attendant pour ce pays une croissance de 4,7 en 2020 plus fort que la moyenne du continent », explique Jeune Afrique. Ce développement, souligne l’hebdomadaire panafricain, s’explique par la remontée du pétrole et la mise en activités des infrastructures jugées primordiales comme la centrale de Nachtigal. « La société gérante, Nachtigal hydro Power company a conclu au début de l’année un contrat de 87 millions de dollars avec l’américain général Electric pour l’installation de sept turbins. Selon sa feuille de route vision 2035, le gouvernement souhaiter augmenter sa capacité électrique de 1300 mégawatt afin de devenir un exportateur », peut-on lire dans le hors-série. Toutefois, nos confrères relèvent que les troubles en zones anglophones ont ainsi réduit l’activité de « l’emblématique » de la société agricole Cameroon Developpement Corporation (CDC), spécialisée dans la production et la commercialisation de la banane, palme, caoutchouc, qui disparait du classement.

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