Dans son dernier rapport de politique monétaire publié la semaine dernière, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli, annonce au moins une bonne nouvelle. « Les perspectives économiques et financières des pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac) sur la période 2019-2021 envisagent un taux de croissance réel de l’activité qui devrait s’établir à 3,4 % en 2019, avant de redescendre à 3,0 % et 3,1 % respectivement en 2020 et 2021, contre 1,7% en 2018 ». Et ce, grâce principalement aux performances du secteur non pétrolier. Toutefois, insiste-t-il, Abbas Mahamat Tolli, « cette évolution résulterait du développement du secteur agricole, des services, des BTP et des industries manufacturières ». Comment cela va-t-il se traduire concrètement ?
LA CAN 2019
En ce qui concerne le secteur des Bâtiments et Travaux Publics (BTP), le rapport de la Beac indique que le secteur des services bénéficierait en 2019 « des retombées de la Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun au niveau des transports, de l’hôtellerie et de la restauration », et au-delà, « du redémarrage des projets d’exploration et de développement pétroliers, gaziers et miniers au Congo, au Gabon et en Guinée Équatoriale ». En outre, poursuit le rapport de la Beac, « un regain d’activité est prévu dans le secteur des BTP grâce aux projets d’aménagement des infrastructures portuaires, ferroviaires et aéroportuaires au Gabon, au Congo, et dans une moindre mesure en RCA ». L’activité agricole quant à elle, progresserait à moyen terme, en rapport avec les effets escomptés de la reprise de la filière cotonnière au Tchad par le Groupe Olam, dont la production annuelle à l’horizon 2023 pourrait atteindre 300 milles tonnes, contre 17 milles tonnes en 2018, d’une part, et le développement de la filière palmier à huile au Gabon avec une production qui passerait de 80 000 tonnes en 2018 à plus 212 000 tonnes en 2021, d’autre part.
Outre ces facteurs, la Beac souligne que deux autres catalyseurs importants devraient également soutenir l’activité dans le secteur non pétrolier. Il s’agit, en premier lieu, du « rétablissement de la sécurité en République Centrafricaine et aux frontières du Tchad et du Cameroun avec le Nigéria, ainsi que dans les régions du Nord et Sud-Ouest du Cameroun et, deuxièmement, de la mise en oeuvre du Programme de Réformes Économiques et Financières (Pref-Cemac), et des retombées positives de l’application des mesures de consolidation budgétaire contenues dans les programmes signés par les États avec le Fonds Monétaire international (Fmi).
Par Junior Matock