2 400 milliards de francs CFA. Telle est la somme que recherche la Banque Africaine de Développement (BAD) pour faire de l’intégration régionale le moteur de la croissance économique dans cette zone. Ce chiffre qui a été dévoilé le 16 septembre dernier à Yaoundé, se repartie ainsi qu’il suit : 88 % dans le domaine des infrastructures et 12 % dans la facilitation du commerce et le renforcement des capacités. Le document ainsi présenté constitue la stratégie de développement 2019- 2025 de l’intégration en Afrique centrale. Ledit document a été adopté en mars dernier par le Conseil d’administration, avec pour but « d’accélérer l’intégration en Afrique centrale ». Pour le directeur général bureau régional de développement pour l’Afrique centrale, Ousmane Dore, la route Ouesso-Bangui-N’Djamena et la navigation intérieure sur les fleuves Congo, Oubangui et Sangha, d’une longueur de 1310 km, qui traversent la République centrafricaine, le Tchad, la République Démocratique du Congo et la République du Congo, feront « progresser l’intégration économique entre ces quatre pays et au-delà ». Aussi, a-t-il ajouté, « le capital forestier de cette région pourrait être mieux valorisé grâce à une intégration économique plus approfondie ». Par ailleurs, a-t-il poursuivi, « les six pays du bassin du Congo couvrent 300 millions d’hectares de forêt productive, 18 millions d’hectares en conservation et 100 millions d’hectares non alloués. Pour Ousmane Dore, il est urgent de « valoriser tout ce potentiel et vision stratégique de la BAD pour l’industrialisation de la filière bois en Afrique centrale estime qu’il est possible d’augmenter la surface totale des concessions dans la région de 50 millions d’hectares aujourd’hui à 75 millions d’hectares ainsi que les rendements de la production actuelle de 7 millions de m3 à 15 millions de m3 d’ici 2030 ». Selon le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), Alamine Ousmane Mey, l’accompagnement de la BAD envers les pays de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale n’est plus à démontrer. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à consulter le portefeuille opérationnel de la BAD. En Afrique centrale, la BAD comprend 44 opérations pour une enveloppe de plus de 5 000 milliards de francs CFA. Les secteurs du transport et énergie couvrent 92,7 % des engagements. Parmi les projets intégrateurs réalisés par la BAD dans la sous-région l’on compte notamment la « construction du corridor Brazzaville-Yaoundé, le financement de la construction du pont sur le fleuve Logone entre le Tchad et le Cameroun, l’étude d’interconnexion électrique entre le Cameroun et le Tchad. L’étude du projet de construction du pont sur le fleuve Ntem sur l’axe routier Kribi- Campo, Bata. Ainsi que le financement de la construction du pont route-rail entre Kinshassa et Brazzaville et enfin le projet de connexion en fibre optique Central African Backbone ». Pour le Représentant pays de la BAD, Dr Solomane Kone, dans le contexte actuel de la région Afrique centrale qui est affectée par des chocs sécuritaires, « l’intégration régionale constitue non seulement un énorme défi, mais fort heureusement, une opportunité pour mieux accompagner et accélérer les efforts et les progrès réalisés par les Etats ».
Junior Matock (par Défis Actuels No 423)