Le sénat camerounais est en deuil. Dakole Daïssala s’est éteint ce matin du 9 août 2022. Le sénateur avait une santé chancelante depuis quelques années. Il a finalement poussé son dernier soupir aux aurores.
C’est un baobab du système qui tombe. Le président du Mouvement pour la défense de la République (MDR) est un administrateur civil de formation qui a roulé sa bosse sur divers terrains. Sous-préfet de Ngaoundere en 1967, l’homme sera nommé directeur adjoint au ministère des Finances (MINFI) puis directeur des transports au ministère des Travaux publics et des transports entre 1970 et 1973, puis est nommé directeur général adjoint de la Société des transports urbains du Cameroun (SOTUC) pour deux ans, avant de reprendre la direction générale jusqu’en 1984.
La vie socioprofessionnelle du natif de Goundey près de Kaële prend un coup. Ses origines lui ouvrent les portes de la prison dans le cadre de la répression du coup d’Etat manqué du 6 avril 1984. Pendant sept ans, le fils du septentrion subit les misères d’une détention sans condamnation. A sa sortie, il écrit »Libre derrière les barreaux », et crée le MDR dans la mouvance de la réouverture démocratique.
Dans le cadre d’une alliance avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir,l’ex bagnard est nommé ministre des Postes et télécommunications (Minpostel) en 1992 pour cinq ans. La suite est un mandat de député (1997-2002), puis un nouveau strapontin gouvernemental comme ministre des Transports (2004-2007). Après une pause hors des circuits de l’appareil étatique, l’homme revient en 2013 comme sénateur nommé. Il sera reconduit en 2020. Mais le destin a décidé autrement. A 90 ans.