CAN 2021 : Qui signera l’accord-cadre ?

Selon des sources crédibles, le document sera signé cette semaine, mais la CAF n’a pas encore d’interlocuteur incontestable au Cameroun.

Qui des deux signera l'Accord-cadre?

Veron Mosengo arrive au Cameroun. Le secrétaire général de la Confédération Africaine de Football (CAF) vient signer l’Accord-cadre de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021 que le Cameroun organise. L’information est restée confidentielle, jusqu’à ce que le site internet camfoot.com la révèle. Si le pays de Paul Biya se bat depuis quatre années pour sauver cette CAN qui a d’abord glissé en 2019, les autorités sont très peu disertes sur l’Accord-cadre. Ce document qui attribue au plan juridique l’organisation de la compétition au pays. L’embarras du Cameroun, qui affecte la CAF elle-même, se justifie par la crise qui secoue la Fédération camerounaise de football (Fécafoot). Généralement, l’Accord-cadre est signé entre la CAF, propriétaire de l’événement, et la fédération nationale. Or la Fécafoot est déchirée par une guerre électorale depuis 2013. Toutes les élections organisées jusqu’ici sont annulées par les tribunaux de sport.

La phase actuelle est complexe car plutôt qu’un Comité de normalisation, la FIFA a préféré reconduire l’exécutif conduit par Séidou Mbombo Njoya, dont l’élection a été annulée le 15 janvier dernier. Ignorant l’Assemblée générale (AG) de 2009 qui, en vertu du principe du statu-quo ante, doit revenir aux affaires, comme cela est fait depuis 2013, aux fins d’adopter les nouveaux textes et valider les décisions et la gestion des différents exécutifs provisoires. Du coup, les patrons « légitimes » de la Fécafoot ont décidé dans leur majorité, de nommer le sénateur Albert Mbida à la tête d’un Comité exécutif provisoire, au terme d’une AG tenue le 13 octobre dernier. Du coup, la Fécafoot se trouve avec deux présidents intérimaires, reconnus l’un par la FIFA et l’autre par la dernière instance suprême légitime. Même si la FIFA a depuis longtemps penché pour Séidou Mbombo Njoya, le dilemme demeure. L’Accord-cadre de la 33ème édition de la CAN est ainsi piégé. Patrice Motsepe, le président de la CAF, est venu au Cameroun deux fois déjà en un an, sans pouvoir signer le document. De quoi continuer à faire peser l’épée de Damoclès sur la tête de Paul Biya qui tient à sa CAN.

Mouelle Kombi et sa double casquette

Face aux menaces de la FIFA, le gouvernement n’a pas pu intervenir dans le jeu lors de l’AG du 13 juillet dernier qui a vu l’adoption des nouveaux textes déjà contestés par l’Association des clubs de football amateur (ACFAC), soutenue par les membres de l’AG 2009 restés hors du centre des affaires. La CAF qui elle-même peine à sortir de la tutelle de la FIFA, pourra-t-elle signer l’Accord-cadre avec le ministre des Sports et de l’Education physique (Minsep) ? Ce qui pourrait signifier que l’instance faitière du football africain foule aux pieds les statuts de la FIFA qui interdisent l’ingérence de tiers (gouvernements notamment) dans les affaires de ses membres. Mais la CAF pourrait trouver un levier solide pour justifier sa pirouette au cas où… Narcisse Mouelle Kombi n’est pas seulement le ministre en charge des sports, mais aussi le président du Comité local d’organisation de la CAN 2021. Faute de pouvoir signer avec un président élu de la Fécafoot, la CAF pourrait éviter d’ouvrir un front direct avec les dissidents de la Fécafoot qui ne reculent plus devant aucun obstacle, et qui peuvent lui administrer une gifle judiciaire devant le TAS. C’est une équation compliquée, qui imposera de toutes les façons à la CAF de continuer à se compromettre

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