Le décret N°2019/295 signé le 4 juin 2019 par le président de la République, garde pratiquement la même configuration que celui de 2017 qu’il abroge. La présidence reste l’affaire du ministre en charge des Sports, et ladite institution garde ses deux représentants parmi les membres du Cocan. Autant que le Comiité de préparation des CAN (Comip-Can). La Fécafoot, par son président, en occupe la vice-présidence et aura trois représentants comme membres. La fédération qui devra proposer au ministre des Sports un conseiller spécial que celui-ci nommera. La Confédération africaine de football (CAF) garde un représentant. Le directeur du tournoi qui fait office de rapporteur, aura deux adjoints (l’un administratif et l’autre technique). Le Cocan comprendra un président du comité technique. Autant dire que rien n’a changé sur le plan de la configuration.
Paul Biya a donc encore ignoré les anciens footballeurs. Dans l’ancien Cocan, le seul retenu par le président de la République, est Joseph Antoine Bell. L’ex portier des Lions indomptables fait partie du Comip-Can. Comme simple membre. Et ne faisait pas partie des représentants dudit Comité au sein du Cocan. Et même le poste de conseiller spécial, 3ème personnalité, a été attribué à Issa Hayatou. Si la personnalité de l’ancien président de la Confédération africaine de football (CAF) peut peser lourd, en ce sens que l’homme a pendant 29 ans été à la tête de l’instance propriétaire du tournoi, il reste que l’ancien athlète devenu enseignant d’Education physique et sportive, n’a été que politico-administratif.
Pendant longtemps, le Cocan était resté cloîtré dans les bureaux, alors que les chantiers accusaient d’énormes retards. Interpellé par la presse sur son immobilisme, Adoum Garoua, l’ancien ministre des Sports et de l’éducation physique (Minsep), avait déclaré que « les urgences sont dans les hôpitaux ». Et face à la pression du temps, un remaniement ministériel avait ramené Bidoung Mkpatt en sport. Et Philemon Yang le Premier ministre, qui avait (enfin) engagé une tournée dans les chantiers, avait fait redistribuer les parts de marché : passant de 9 à 17 entreprises pour 32 lots. Mais le Cocan élargi, avait un autre problème : il était un concentré de fonctionnaires (parfois à la retraite) plutôt en proie à de lourdeurs administratives.
« Le Cameroun prêt le jour dit »
Ce qui avait indigné en son temps le député Martin Oyono, qui interrogea le Minsep à propos le 17 juin 2016 : « la CAF, dans l’organisation d’un événement d’envergure à l’instar de la CAN, préconise l’implication de toutes les expertises dans les différentes commissions d’organisation», avait répondu Bidoung Mkpatt. Mais «c’est sur la base de cette recommandation que la très haute hiérarchie a signé des textes qui déterminent les différentes structures impliquées dans l’organisation… Le Ministre des Sports et de l’Éducation Physique constate d’ailleurs la composition du Comité d’Organisation sur la base des propositions faites par les différentes administrations et structures,… », avait-il tenté une escapade. Avant de recadrer : « Ces différentes parties prenantes ont désigné chacune des personnalités expérimentées dans les domaines qui relèvent de leurs compétences respectives ». Quoi qu’il en soit, l’on est resté dans les bureaux jusqu’à ce que la CAF constate l’impossibilité pour le pays de Roger Milla de rendre les infrastructures dans les délais.
Paul Biya semble n’avoir pas tiré les leçons de l’échec de cette CAN 2019. L’homme qui a essuyé des railleries après le rendez-vous manqué de « Le Cameroun sera prêt le jour dit », a repris le même chemin plus d’un an après. Pendant ce temps, certains chantiers sont à l’arrêt depuis des mois.