La participation du chef d’Etat camerounais au sommet Russie Afrique tenu à Saint Petersburg pourra relancer le volet économique actuellement lésé dans le cadre des rapports avec la Russie.
Les relations de coopération entre le Cameroun et la Russie existent depuis les années 1960 et 1970. Elles relèvent essentiellement des domaines militaires, du commerce et de l’assistance humanitaire. La Russie a notamment apporté une aide au Cameroun au plan de la protection civile (catastrophes naturelles) et au plan de la préservation de la paix, de la stabilité et de la sécurité. C’est également le cas pour la lutte contre les attaques terroristes. Mais, on constate que le volet économique des accords entre les deux pays est très peu développé.
Seuls deux projets d’infrastructures ont été réalisés au Cameroun grâce à l’appui de la Russie : la construction de l’Ecole Nationale des Eaux et Forêts de Mbalmayo et la construction d’une Ecole d’agriculture à Dschang. Pourtant des axes de coopération dans ce domaine ne manquent pas. Au terme d’une audience accordée en 2015 par Paul BIYA à l’Ambassadeur de Russie au Cameroun, il avait été convenu que le pays pourrait bénéficier de l’expertise russe dans le domaine de l’industrie et de l’énergie avec la participation des banques et des grandes entreprises russes. On pourrait aussi évoquer la présentation de l’offre du gouvernement russe en matière d’investissement au Cameroun, à la conclusion d’un accord de coopération bilatérale. Une activité qui a eu lieu en septembre 2018 au cours d’une audience entre le Ministre de l’Economie et une délégation de l’Agence russe de Promotion des Affaires « Russian Business Centre ».La participation d’une délégation camerounaise au 2ème Sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg est donc perçue comme une opportunité de finaliser les démarches entreprises afin d’attirer les investissements russes au Cameroun et accroître le volume des échanges avec ce partenaire.
Dans un contexte mondial marqué par des difficultés dans la mobilisation des financements auprès de certains partenaires traditionnels, la piste russe pourrait aussi être une alternative pour la mise en œuvre des grands projets structurants. La Russie peut intervenir dans la mobilisation de l’aide au développement ; la promotion des investissements directs étrangers (IDE) ; le renforcement des capacités commerciales et le développement des partenariats ; l’accroissement des possibilités de mobilisation des ressources par le biais de la coopération décentralisée etc.
Les atouts du Cameroun dans ce plaidoyer pour l’attrait des investissements en provenance de la Russie, sont notamment sa position géographique stratégique, l’existence d’une main d’œuvre qualifiée, une économie diversifiée et résiliente, la disponibilité de la matière première etc
