Sur la base des hypothèses macroéconomiques et des efforts envisagés par le gouvernement pour optimiser la mobilisation des ressources internes non pétrolières, ainsi que les financements potentiels qu’il pourrait mobiliser, le budget de l’Etat pour l’exercice 2023 est projeté à 6 040,4 milliards. Il est en hausse de 32,7 milliards en valeur absolue et 0,5 % en valeur relative par rapport à 2022. Selon le Document de Préparation Economique et Budgétaire (Dpeb) 2022-2025 du pays, les recettes pétrolières sont prévues à 696,2 milliards en 2023, en diminution de 109,8 milliards (-13,6 %) par rapport à 2022.
Avec la baisse du cours mondial du baril du pétrole qui passerait de 102 dollars US en 2022 à 89 dollars environ en 2023, la redevance SNH connaitrait une baisse de 211,4 milliards de FCFA passant de 706 milliards à 494,6 milliards entre ces deux exercices, malgré la reprise légère de l’activité dans le secteur pétrolier en 2023 contre 100 milliards de F CFA en 2022, compte tenu du paiement différé d’une partie importante de cet impôt avec un prix du pétrole à plus de 100 dollars US en 2022.
Du côté des recettes non-pétrolières, le document est clair, elles sont projetées à 3 707,8 milliards en 2023, en augmentation de 432,9 milliards (+13,2 %) par rapport à 2022, dont 408,6 milliards pour les recettes fiscales, et 24,3 milliards pour les recettes non fiscales. Cette augmentation résulte d’une part, de la dynamique de l’activité (201,1 milliards), et d’autre part, de l’hypothèse d’un effort fiscal de 0,8 % du PIB à réaliser en 2023 pour faire passer la pression fiscale à 12,6 % contre 11,8 % en 2022, soit 231,8 milliards de recettes supplémentaires. Cet effort est reparti entre différentes régies, dont 0,5 % pour la DGI (147,9 milliards), 0,26 % pour la DGD (74,0 milliards) et 0,04 % pour la DGB (10 milliards). A en croire Louis Paul Motaze, ministre des Finances, il reste ainsi attendu que ces efforts supplémentaires attendues des différentes régies reposent sur la mise en place effective des mesures nouvelles administratives et de politiques nécessaires. « Si ces hypothèses se réalisent, cela voudrait traduire que, le choix de l’Etat est d’augmenter les impôts et non de creuser le déficit », dévoile Emmanuel Yangam, ingénieur statisticien économiste.
Sources de financement
Quant aux dons, ils sont repartis en dons-projets et en dons-programmes. Ils sont projetés à 91,0 milliards en 2023, en baisse de 51,3 milliards par rapport à 2022 en rapport avec celle des décaissements des fonds C2D. Ces dons sont projetés à 104,6 milliards entre 2024 et 2025, soit une augmentation de 13,6 milliards (+14,9 %) par rapport à 2023. En clair, les ressources de financement de l’Etat sont constituées essentiellement des tirages sur emprunt. Elles se situeraient à 1 545,5 milliards en 2023 dont 273 milliards d’appuis budgétaires attendues dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau Programme Economique et Financier (PEF) suivi avec le FMI ; soit une diminution de 239, 1 milliards (-13,4 %) par rapport à 2022. Cette baisse des ressources de financement se justifie par la non disponibilité en 2023 du financement exceptionnel sur DTS, la diminution des emprunts intérieurs de 150 milliards environ, et le recul des budgétaires de 40 milliards.
Par Axel Abanda